L’année écoulée a été bien remplie pour l’équipe de Canards Illimités Canada (CIC). Nous avons annoncé des partenariats dans tout le territoire agricole, lancé une initiative de résilience aux dérèglements climatiques avec 16 compagnies d’assurances et tracé le profil de la biodiversité dans le cadre du Projet Libellule (page 30). Le lecteur du Conservationniste pourrait donc se demander : quel est le lien de toutes ces activités avec les canards? Avant de penser qu’il n’y en a aucun, permettez-moi de vous donner des explications.
En fait, nous avons toujours apporté des solutions ingénieuses aux difficultés complexes qu’affronte notre territoire.
Le « Bol de poussière » des années 1930, causé par des facteurs comme une sécheresse prolongée et sévère, une mauvaise planification de l’aménagement du territoire et des pratiques agricoles [aujourd’hui vétustes], ont donné lieu à une crise économique, environnementale et du bien-être humain qui s’est étendue sur une dizaine d’années. Bien qu’il soit difficile de voir les bons côtés des crises de cette ampleur, le Bol de poussière a donné lieu à une réforme des politiques sur l’aménagement du territoire et à la naissance de pratiques agricoles durables. Cette crise a aussi amené un groupe de conservationnistes inquiets et de chasseurs de sauvagine tout aussi préoccupés à lutter contre la dégradation de l’habitat des milieux humides en mettant sur pied Ducks Unlimited.
Ce qui est bon pour les canards est bon pour la collectivité
La mission très ciblée lancée en 1937 s’est étendue lorsque les opérations ont progressé et que la recherche a mené à de nouvelles découvertes. Nous avons appris que pour vraiment protéger les populations de canards, il faut en protéger tout le parcours migratoire, d’un bout à l’autre : leurs terrains de nidification, dont les prairies et les forêts, leurs habitats d’hivernage et leurs sources d’alimentation. Il faut donc mener l’action conservationniste dans les quatre parcours migratoires de l’Amérique du Nord et donner la priorité au Canada (là où naissent plus de 90 % de la sauvagine du continent), tout en protégeant les mangroves du Mexique, où de nombreux canards passent l’hiver. C’est ainsi qu’ont été fondés CIC en 1938 et Ducks Unlimited Mexico (DUMAC) en 1970.
Nous savons que la conservation des milieux humides est décisive pour pérenniser les populations de sauvagine; or, nos travaux de recherche nous apprennent que la conservation apporte une multitude d’autres avantages, dont l’amélioration de la qualité de l’eau, la captation et le stockage du carbone, la maîtrise des inondations, le rafraîchissement de l’atmosphère
et l’aménagement de zones de loisirs pour les collectivités. Les milieux humides jouent aussi un rôle essentiel dans la lutte contre la régression de la biodiversité en assurant l’habitat de 40 % des espèces mondiales.
Il faut un village pour conserver un milieu humide
Notre approche continentale a permis de conserver plus de 6 millions d’hectares, dans les tourbières et les forêts de la région boréale du Canada comme dans les mangroves du Mexique. Malheureusement, le Canada continue de perdre chaque jour environ 32 hectares de milieux humides. Cette perte de milieux humides menace notre faune, nos collectivités et notre prospérité de demain.
Les impératifs de la croissance de la population dans le logement, les infrastructures et la production alimentaire représentent, pour nos ressources naturelles, des difficultés qui sont aggravées par les crises du changement climatique et de la régression de la biodiversité. En fait, les contraintes environnementales déclenchées par les chocs météorologiques et l’expansion économique et qui nous ont permis de voir le jour il y a 85 ans gardent aujourd’hui toute actualité.
Heureusement, CIC travaille de concert avec d’autres organismes à but non lucratif, des instituts universitaires, l’industrie, les gouvernements, les peuples autochtones, les propriétaires fonciers, les bénévoles et les supporteurs comme vous pour développer et mettre en œuvre des solutions qui permettent de résoudre les difficultés d’aujourd’hui et de demain.
Mais qu’est-ce que nos investissements dans ces partenariats exceptionnels et dans ces solutions ingénieuses ont à voir avec les canards? Tout. Et même plus.
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Étude de cas : Des solutions ingénieuses et des partenariats à l’œuvre
Le probleme : la population d’espèces comme le canard pilet, qui préfère nicher dans les terres agricoles, baissait parce que sa période de nidification correspondait aux calendriers de production du blé.
La solution : grâce aux travaux de recherche de CIC sur le blé d’hiver convivial pour l’habitat, nous avons appris que les canards qui nichent dans les champs de blé d’hiver sont 24 fois plus prospères que ceux qui se reproduisent dans les champs de cultures du printemps. On a donc lancé, afin de promouvoir les bienfaits du blé d’hiver pour les agriculteurs et les consommateurs, une initiative d’écoétiquetage de concert avec les acteurs de l’industrie céréalière canadienne, dont Cereals Canada et les groupes de producteurs de blé d’hiver des Prairies.
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