Un vaste réseau de mileux humides côtoie de nouvelles espèces chaque année. Du Yukon jusqu’à Terre-Neuve, des millions de canetons y voient le jour, les yeux écarquillés devant tant d’abondance.

Forêts d’épinettes noires, bogs d’un vert luxuriant, territoire de 526 millions d’hectares, royaume de l’eau et de la faune… Tous les matins, quand le soleil se lève sur la forêt boréale grouillante de vie, les astronautes aperçoivent, au-dessus des arbres, un ondoiement d’un bleu scintillant.

Nous vivons au rythme naturel de la forêt boréale depuis des millénaires. Elle est ancrée dans le mode de vie de nombreux peuples autochtones. Or, ils ne sont pas les seuls à compter sur la puissante forêt boréale et l’abondance de ses milieux humides.

Tous les Canadiens profitent de la vigueur et des richesses de la forêt boréale. Ses milieux humides amortissent les effets des inondations par temps humide et des sécheresses par temps sec. Ils emprisonnent le carbone qui, autrement, aggraverait le changement climatique. Ils filtrent une exceptionnelle quantité d’eau douce. Les fervents du plein air chassent, pêchent, canotent, marchent et campent dans la forêt boréale. Ses nombreuses communautés comptent sur les innombrables ressources naturelles de la forêt pour leur subsistance.

Ce trésor naturel n’est pas inépuisable. La conservation de la forêt boréale est donc l’une de nos grandes priorités.

Pourquoi la forêt boréale est-elle importante?

Nous récoltons tous les bienfaits de la forêt boréale et de son réseau de milieux humides.

Parce qu’elle est la pouponnière des oiseaux d’Amérique du Nord.

Bon an, mal an, 40 % des canards d’Amérique du Nord — environ 15 millions — se reproduisent et élèvent leur progéniture dans la forêt boréale.

Parce qu’elle filtre l’eau

Les milieux humides de la forêt boréale filtrent la plus vaste nappe d’eau douce de la planète : ils captent sédiments et polluants et alimentent les collectivités en eau saine.

Parce qu’elle capte le carbone

La forêt boréale du Canada emmagasine l’équivalent de 26 ans d’émissions de carbone dans le monde. En emprisonnant le carbone dans le soussol, ses tourbières atténuent les effets du changement climatique.

Parce qu’elle est le moteur de l’économie

Les grandes richesses naturelles de la forêt boréale assurent la subsistance des communautés nordiques et dynamisent l’économie du pays.

Parce qu’elle est un moyen de subsistance pour les peuples autochtones

Plus de 600 communautés autochtones vivent de la forêt boréale. Depuis des milliers d’années, la chasse, la trappe et la cueillette sont au cœur de leur existence et de leur culture.

Parce qu’elle est l’habitat de la faune.

Menacé de disparition, l’emblématique caribou des bois est au nombre des centaines d’espèces tributaires de la forêt boréale. Les Canadiens comptent sur l’abondance et la diversité de la faune pour leur subsistance, leurs soins médicaux et la pollinisation.

Parce qu’elle offre des loisirs en plein air

Notre identité canadienne est définie par des activités comme la chasse, la pêche, la randonnée, l’ornithologie, le camping et le pagayage dans la forêt boréale.

Parce qu’elle amortit les chocs météorologiques

En enrayant les inondations et les sécheresses, les milieux humides de la forêt boréale atténuent les chocs du changement climatique.

La forêt boréale est notre meilleur gage pour la conservation

Les lieux naturels comme la forêt boréale canadienne se font rares, ce qui en fait notre meilleur gage pour la conservation. Notre intervention doit être savamment dosée. Nous pouvons réussir.

Petit étang dans la forêt boréale de l’Est. © CIC

De nouvelles aires protégées

De vastes pans de la forêt boréale sont à peine industrialisés. Les Canadiens ont donc l’occasion de protéger des aires essentielles aux cycles naturels de la région. Dans ces réseaux intimement liés d’aires protégées, la faune peut prospérer et nous pouvons profiter de la nature dans ce qu’elle a de plus pur.

L’aménagement durable du territoire

La protection n’est qu’un volet de la conservation de la forêt boréale. En adoptant des pratiques de gestion exemplaires, en planifiant rigoureusement l’aménagement du territoire et en faisant appel à des outils de conservation de pointe, l’industrie peut gérer parcimonieusement les richesses de la région.

Comment sauvons-nous la forêt boréale

Nous visons à préserver suffisamment d’habitats pour assurer la subsistance de 11 millions de canards — 75 % de la population totale de la région — dans les dix prochaines années, ce qui nous oblige à conserver au moins 267 millions d’hectares de ce que la région leur offre de mieux comme habitat.

Collaborer pour conserver

Nous ne pouvons pas arriver seuls à préserver la forêt boréale. Nous devons collaborer avec différents partenaires — gouvernements, peuples autochtones, scientifiques, industrie et autres organismes animés du même état d’esprit que nous — pour bien doser notre intervention.

Protéger l’habitat faunique

Nous cernons les aires de l’habitat à conserver. Les relevés ornithologiques et la cartographie des milieux humides constituent pour nous autant de plaidoyers en faveur de la protection de l’habitat vital de la sauvagine comme l’estuaire de la rivière Seal et du delta de la Knife dans le nord du Manitoba.

Promouvoir le développement durable

Nous appuyons les efforts de développement durable de l’industrie et préconisons une culture de conservation. Grâce à nos outils de cartographie SIG et à des pratiques de gestion exemplaires, l’industrie peut réduire son empreinte sur les milieux humides.

Mobiliser les peuples autochtones

Nous les aidons à planifier l’aménagement du territoire lorsque les occasions s’y prêtent et que nos visions collectives de la conservation concordent. Ainsi, dans les Territoires du NordOuest, notre savoirfaire éclaire les décisions de conservation des communautés nordiques du Sahtu.

Orienter les politiques d’intérêt public

La quasitotalité de la forêt boréale du Canada appartient à l’État. Nous collaborons avec les gouvernements de chaque province et territoire pour faire adopter des politiques permettant d’atteindre nos objectifs de conservation des milieux humides.

Produire des connaissances scientifiques rigoureuses

Nos chercheurs mettent tout en œuvre pour combler les lacunes dans ce que nous connaissons de la forêt boréale. Nous mesurons les bienfaits des milieux humides afin de mieux savoir en quoi ces milieux et la faune qui en est tributaire sont touchés par l’évolution du paysage.