Il y a 20 ans, Barrett Lenoir était directeur de programmes dans des camps de jeunes à Edéhzhíe, dans les Territoires du Nord-Ouest, qu’on appelle aussi le plateau Horn. La Première Nation Liidlii Kue (Fort Simpson) a fondé ces camps dans cette partie de la région du Dehcho afin d’aider les jeunes à perfectionner leurs talents de chasseur et de pêcheur et à se consacrer à d’autres activités traditionnelles liées au territoire, à l’eau et à la faune.
Connue comme le « joyau du Dehcho », Edéhzhíe, qui s’étend sur 14 249 kilomètres carrés à l’ouest de Yellowknife, est un lieu d’exception. Ce plateau, qui assure la subsistance des peuples des Premières Nations depuis des générations, occupe une très grande place dans leur culture et leur identité.
« Nos aînés l’appelaient la “corbeille de pain”, se rappelle Barrett Lenoir, qui est un membre inscrit de la Première Nation Liidlii Kue. Ils nous ont demandé de protéger la région pour pouvoir fonder des camps traditionnels afin de montrer que nous utilisons toujours le territoire. »
Ces sites, explique Barrett Lenoir, « permettaient aux jeunes d’être plus réfléchis et de se rendre compte qu’il fallait absolument protéger le territoire ».
Aujourd’hui, ces réflexions et sa passion pour l’environnement continuent de le guider dans son nouveau rôle de directeur de Canards Illimités dans les Territoires du Nord-Ouest. Pendant l’année écoulée, il a aussi consacré ses nombreuses années d’expérience à l’évolution rapide de l’environnement partisan de la vie politique dans le Grand Nord afin de nouer des partenariats essentiels dans la conservation entre CIC, les Premières Nations et le gouvernement.
« Nous devons miser sur la planification collaborative, et CIC est considéré comme un organisme indispensable, auquel on peut faire confiance pour pouvoir faire progresser les projets de conservation », explique Barrett Lenoir.

Changement climatique dans le Nord
Les partenariats avec les responsables des initiatives de conservation que nous appuyons sont plus importants que jamais. Le rythme accéléré du changement climatique dans le Nord est l’une des nombreuses raisons qui expliquent cette importance.
« Nous relevons des espèces fauniques qui viennent du Sud et que nous n’avons jamais vues ici : des insectes envahissants, le wapiti de la C.-B. le cerf de l’Alberta, énumère-t-il. Le permagel fond et cause des inondations, ce qui fragilise les sources d’alimentation de l’orignal. Nous avons aussi été fortement éprouvés par les incendies dans la forêt boréale. »
Ici, sa priorité est de mieux faire connaître CIC comme expert des milieux humides et fournisseur de solutions auprès des représentants du gouvernement, des Premières Nations et des communautés autochtones.
« Dans certains secteurs de l’environnement, de la faune, de la sauvagine et des ressources naturelles, nous sommes considérés comme des incontournables. »
Il est essentiel de bâtir la confiance parmi les communautés, précise-t-il. « CIC et les communautés sont sur la même longueur d’onde et ont les mêmes préoccupations pour le territoire et l’eau. Notre priorité consiste à faire le rapprochement du savoir traditionnel et occidental pour pouvoir miser sur les deux à la fois. »
CIC a noué un partenariat avec le Conseil tribal des Premières Nations de l’Akaitcho visées par le Traité no 8, pour cartographier 31,2 millions d’hectares de milieux humides de la forêt boréale dans la région de l’Akaitcho, dans les Territoires du Nord-Ouest. CIC fait la promotion de l’information auprès d’autres communautés nordiques, ce qui change tout, s’exclame Barrett Lenoir.
« Nous, les Dénés, sommes très visuels. Ce que nous voyons s’inscrit dans la mémoire. Les aînés veulent savoir à quoi sert l’information. Ils veulent avoir une vue d’ensemble et comprendre la situation : le Grand Nord est-il vigoureux? CIC apporte des connaissances scientifiques, que nous harmonisons avec le savoir traditionnel pour nous en inspirer dans les décisions que nous prenons au quotidien et dans la planification à long terme. »
Barrett Lenoir constate qu’on accomplit des progrès.
CIC et les Premières Nations Dehcho sont en train de mettre au point un nouveau projet de cartographie des milieux humides dans la région du Dehcho, pour permettre de mener les travaux grâce auxquels on peut recenser les éventuelles aires de conservation protégées autochtones.
Barrett Lenoir a aujourd’hui très hâte que le gouvernement fédéral annonce cet automne la nouvelle tant attendue qu’Edéhzhíe sera désigné comme zone protégée du Dehcho. Cette décision permettra au Canada d’atteindre l’objectif de sa première cible, soit protéger au moins 17 %, d’ici 2020, de la superficie terrestre et des eaux continentales.
Comme il y a 20 ans, il s’agit pour lui d’offrir un avenir meilleur aux jeunes. « Je tiens à ce que cette région soit préservée pour ma fille, mes nièces et mes neveux, ainsi que pour leurs fils et leurs filles. »
« En définitive, c’est pour eux que nous consacrons tant d’efforts. »
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