La photographie de la faune est une œuvre de passion. Les photographes investissent d’innombrables heures dans le perfectionnement de leur art et dans l’apprentissage de la faune pour capter dans la nature des moments à couper le souffle. Ces images nous permettent de nouer des liens avec des créatures fascinantes, que nous ne pouvons normalement pas voir. Elles nous rappellent les raisons pour lesquelles nous devons conserver les espaces sauvages pour les animaux, les plantes et les insectes, pour qu’ils puissent survivre et prospérer.
La mission de photographie de la faune la mieux planifiée peut prendre une tournure inattendue : la faune et la météo ont en effet chacune leur propre agenda. J’ai invité des photographes de talent, avec lesquels j’ai établi des liens dans la gestion du compte Instagram de CIC (@ducksunlimitedcanada), à nous livrer leurs moments les plus captivants ou les plus riches de défis dans la photographie de la faune. Leurs récits sont tantôt captivants et enjoués, tantôt contemplatifs — en représentant avec brio l’expérience vécue en photographiant la faune.
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Le tirage aura lieu le 1er décembre 2022.

L’excursion d’une vie
William Botka (@will_b_wildlife)
📍 Parc national du Mont-Tremblant au Québec
J’habite à deux bonnes heures du lac le plus proche, peuplé de plongeons huards, ce qui permet difficilement de les photographier. Aussi, quand mon amie Stéphanie m’a appris qu’elle avait réservé une place dans un camp du parc national du Mont-Tremblant — reconnu pour sa nombreuse population de huards — elle n’a pas eu à me poser deux fois la question : je me suis empressé d’accepter son invitation.
Dans l’avant-midi, nous nous sommes promenés sur le bord de l’eau, là où nos kayaks étaient restés amarrés durant la nuit; un épais brouillard flottait sur le lac. Après avoir pagayé pendant une dizaine de minutes dans un voile blanc absolu, j’ai aperçu un point noir se dessiner à l’horizon. Nous avons vu deux, puis trois huards. Nous avons eu tôt fait d’entendre le ioulement classique du huard. Une sensation de bien-être m’a envahi. Une famille de plongeons huards défilait à quelques mètres de nos embarcations, sans trop s’inquiéter de nous. Je n’arrivais pas à y croire.
Il s’est à peine écoulé une heure que nous tombons sur une autre famille dont les canetons sont beaucoup plus petits. Ils sont craintifs. Mais plus le temps passe, plus ils sont à l’aise avec nous. Ils se remettent à pêcher. Ce qui est encore plus extraordinaire, c’est qu’ils se servent de nous et de nos kayaks pour se soustraire au regard d’un pygargue à tête blanche qui chasse dans le coin.

Le macareux moine
Cathy Roche (@clroche_photography)
📍 Elliston, N.L.
J’ai toujours cru que le macareux moine était le plus adorable des petits oiseaux. Or, je n’en avais jamais vu un de près. En regardant les captations de macareux moines de certains photographes professionnels de la localité, je m’étais dit qu’un jour, j’allais prendre ces oiseaux en photo.
Je savais, après avoir vu ces photos, que c’était à Elliston qu’il fallait se rendre pour voir des macareux moines. J’ai donc mis mon plan à exécution. J’ai acheté un bon appareil photo et un téléobjectif à plage focale de 150 mm à 600 mm, ainsi qu’un robuste trépied. Le grand jour est arrivé et j’étais très enthousiaste. Je me suis rendu au point d’observation et j’ai posé mon appareil photo sur le trépied. Je n’arrivais pas à croire qu’ils soient si nombreux. Or, ils étaient quand même plutôt loin. Puis, quelqu’un m’a tapé sur l’épaule et m’a dit : « Je ne crois vraiment pas que tu as besoin d’un téléobjectif aussi gros. Il suffit de te retourner. » Mon cœur trépidait : ces petites merveilles volaient à 3 mètres à peine de moi! J’ai trébuché sur mon trépied à force d’essayer de le débrancher et j’ai changé d’objectif. Je les ai observés pendant des heures et j’ai pris une multitude de photos.

La frénésie alimentaire de février
Peyton Tottle (@tottle_photos)
📍 Sud de l’Ontario
Nous sommes à la fin de février, et les vastes plans d’eau du Sud de l’Ontario, qui accueillent généralement des milliers de canards plongeurs, sont couverts de glace. De nombreux canards ont décidé de migrer dans le Sud, alors que d’autres ont décidé de rester dans les cours d’eau proches qui ne sont pas encore tout à fait gelés. Je suis parti à la recherche de canards plongeurs qui se nourrissent de poissons pendant les semaines de la halte migratoire. Sur les berges, je me suis camouflé derrière les grands rochers couverts de neige. Quand le soleil s’est levé, les rafales ont atteint 50 km/h et la giboulée a commencé à s’accumuler sur moi et sur mon équipement. Je n’avais pas vu encore d’oiseaux après 45 minutes et je m’inquiétais d’avoir choisi un secteur qui ne se prêtait guère à ce que je voulais faire. Puis, une nuée de fuligules à tête rouge, de fuligules à dos blanc et de fuligules a assombri l’horizon et écumé la surface de l’eau, après avoir sorti le train d’atterrissage et amerri à moins de 27 mètres de moi. J’ai pu voir des milliers de canards plongeurs repousser des bancs de poissons jusqu’au rivage, en plongeant les uns après les autres pour réussir à attraper leur petit-déjeuner. Je venais de vivre l’une des expériences les plus fabuleuses qu’il m’ait été donné de connaître jusqu’alors dans ma carrière de photographe.

À l’affût d’un cerf
📍 Canton d’Algonquin Highlands, en Ontario
Après avoir décidé de prendre des photos d’un cerf au pelage moiré, j’ai décidé d’emprunter discrètement un sentier bien fréquenté par le gibier dans le Canton d’Algonquin Highlands. Après quelques heures sans avoir aperçu de cerf, j’ai capitulé et décidé de regagner ma voiture. Puis, j’ai entendu du bruit dans les buissons en face de moi. Je me suis faufilé, prêt à photographier, à la recherche d’un point panoramique où je pourrais prendre rapidement en photo un cerf qui allait surgir de là. J’ai trouvé un coin tranquille dans un petit bosquet d’arbres où je pouvais observer ce qui se produirait dans les deux sens. Tout était calme. Rien ne bougeait. Puisque le soleil allait se coucher, je me suis dit que la journée allait se solder par une autre randonnée dans les bois avec mon appareil photo. Puis, un brusque mouvement a capté mon attention. Au sommet d’un talus rocheux trônait un loup Algonquin.
Ce n’était pas du tout le temps de réfléchir aux réglages de composition ou d’appareil photo. J’ai quand même vite réagi. Il est rare de pouvoir même apercevoir ces magnifiques animaux. Heureusement, c’était mon jour de chance. Alors que je me tenais debout, stupéfait de ma bonne fortune, le loup a franchi à la course l’accotement de la route pour se diriger vers moi, en s’arrêtant à une cinquantaine de mètres. Il s’est arrêté avant de traverser la route, s’est immobilisé un dernier instant pour jeter un coup d’œil derrière lui, puis a disparu dans la forêt. Parmi toutes les expériences que j’ai eu la chance de vivre en observant la faune, je me rappellerai toujours celle-ci, qui est à la fois la plus mémorable et inattendue.

L’hiver dans les Prairies
📍 Rivière Saskatchewan Sud, en Saskatchewan
Ce qu’on remarque d’abord, c’est le froid. Après tout, c’est la Saskatchewan en plein hiver. Au plus fort de l’hiver, j’ai passé d’innombrables heures au volant et à parcourir les collines de la rivière Saskatchewan Sud. Les rencontres avec la faune sont spectaculaires. Ce jour-là en décembre, j’espérais prendre une bonne photo d’un cerf de Virginie.
Il y a beaucoup de cerfs de Virginie et de cerfs-mulets dans cette région de la province. Mais souvent, on les aperçoit de loin. J’ai décidé de m’installer près d’un sentier de cerfs sur une crête dominant une grande vallée. Je me suis installé sur le flanc de la colline en feignant d’ignorer qu’il faisait un froid mordant de -25°C. Un porc-épic flânait dans le champ recouvert de chaume derrière moi. Un renard a surgi peu après; il avait sans doute été attiré par l’odeur du porc-épic.
C’est mon oreille qui me donne le premier indice : il y a bel et bien des cerfs dans la vallée. J’entends le craquement des branches piétinées et mon cœur commence à battre la chamade. Puis, j’entends du bruit : un fantôme marron se déplace sans la moindre discrétion dans le bosquet d’arbres en dessous. Après avoir attendu ce qui me paraît une éternité, il jaillit sur le chantier devant moi. L’adrénaline monte : je commence à photographier, en priant pour que mes réglages soient les bons. Le cerf s’arrête au sommet du sentier et se retourne vers moi… pour prendre La Pause. Exalté, je souris.

Le début de mon parcours
Rey Monfared (@reymond_photography)
📍 Parc national de la Jacques-Cartier, au Québec
Voici comment je suis devenu photographe de la faune. En 2018, même si j’étais un fervent de la nature et de la photo, je n’avais qu’un objectif de trousse. J’empruntais à maintes reprises ce sentier du parc national de la Jacques-Cartier et j’étais chaque fois étonné de la variété de la faune. J’ai loué un objectif zoom durant une fin de semaine et je me suis rendu dans ce parc. La journée paraissait plus tranquille que d’habitude. C’était décevant pour un débutant qui venait de louer un objectif!
Sur le chemin du retour, je me suis arrêté devant ce magnifique étang caché en sortant du sentier principal pour admirer l’heure dorée. J’ai aperçu un majestueux oiseau sur un tronc de bois mort, se toilettant et éclaboussant des perles d’eau marbrées alors que de fines gouttelettes blanches tachetaient l’arrière-plan telle une poussière stellaire. Je me suis placé au niveau de ses yeux et j’ai commencé à régler l’appareil photo. Je me suis servi des (très rares) trucs de photographie que je connaissais : ISO minimum pour réduire le bruit, une grande vitesse d’obturation pour éviter le brouillage. Je n’ai pu prendre que quelques prises avant que l’oiseau sorte en glissant du bois de grève pour entrer dans l’eau. Je suis resté assis devant l’étang jusqu’au coucher du soleil, en revivant ce moment de méditation. Un déclic s’était produit en moi : j’étais accro!
Jusqu’à maintenant, c’est l’une de mes photos préférées. Chaque fois que je la regarde dans le cadre au-dessus de mon bureau, je me rappelle cette rencontre : l’étang immaculé et le harle couronné, coiffé d’une tiare éclairée par le soleil et perché sur son trône.
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- Le tirage aura lieu le 1er décembre 2022.