Lutte biologique contre les phragmites en Ontario : les progrès réalisés jusqu’à présent — Ducks Unlimited Canada Skip to main content

Lutte biologique contre les phragmites en Ontario : les progrès réalisés jusqu’à présent

La lutte biologique permet une suppression progressive et à long terme des espèces nuisibles, ce qui facilite la restauration des habitats.

Agriculture et Agroalimentaire Canada et l’Université de Toronto ont dirigé la recherche et le développement de la lutte biologique contre les phragmites envahissants au Canada.

Le développement de la lutte biologique contre les phragmites envahissants a commencé il y a plus de 20 ans avec la recherche d’un agent de lutte biologique candidat en Europe, le domaine vital des phragmites envahissants. Deux papillons de nuit foreurs des tiges (Archanara neurica et Lenisa geminipuncta) ont été sélectionnés et des tests approfondis d’activité croisée ont démontré que les deux espèces de papillons sont sans danger pour les phragmites envahissants et propres à cette espèce, et sans danger pour les espèces indigènes.

Canards Illimités Canada s’associe à ces organisations pour renforcer les capacités en vue d’un programme de lâchers à grande échelle.

Établissement de la lutte biologique en Ontario

À la suite de l’autorisation fédérale, les lâchers d’agents de lutte biologique contre les phragmites au Canada ont commencé en Ontario en 2019. Les insectes sont lâchés dans de nouveaux champs au printemps sous forme d’œufs et de larves (chenilles). Les œufs sont placés dans des gobelets en plastique avec des fonds en maille qui protègent les œufs des prédateurs, mais permettent aux larves écloses de ramper et de trouver des tiges de phragmites envahissants pour se nourrir. Les œufs peuvent également être mis à couver en laboratoire et les larves émergentes sont placées dans des sections de tiges de phragmites coupées. Des morceaux de ces tiges sont ensuite placés sur le terrain, après quoi les larves se frayent un chemin et passent aux nouvelles tiges de phragmites qui poussent autour d’elles.

De 2019 à 2024, environ 30 000 A. neurica et L. geminipuncta ont été relâchés comme agents de lutte biologique contre les phragmites envahissants. Ces lâchers couvrent un réseau croissant de 50 sites dans le sud de l’Ontario. Les sites de lâchers s’étendent du comté d’Essex au sud-ouest, jusqu’à North Bay et à l’est d’Ottawa.

Photo : tiges de phragmites coupées et inoculées avec des larves d’agents de lutte biologique en vue de leur dissémination. Crédit photo : Michael McTavish.

Cut phragmites stems inoculated with larvae of biocontrol agents in preparation for release

Surveillance des prélèvements alimentaires associés à la lutte biologique

Les mesures de surveillance, menées par des scientifiques de l’Université de Toronto et d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, ont systématiquement permis de détecter des prélèvements alimentaires effectués par les insectes quelques mois après le lâcher, ce qui indique que les méthodes de lâcher sont efficaces pour introduire les insectes dans les champs.

Après le lâcher des agents de lutte biologique, tous les sites de lâcher sont surveillés en été, lorsque les prélèvements alimentaires sont les plus visibles, afin de suivre l’évolution de l’action des agents. Les tiges endommagées par la lutte biologique présentent un ou deux trous (là où les larves entrent dans les tiges et en sortent) et des tissus morts ou flétris au-dessus de l’endroit où elles se nourrissaient. Au cours des années suivantes, on a observé des niveaux constants ou croissants de prélèvements alimentaires des descendants des insectes relâchés. Ces prélèvements indiquent que les agents de lutte biologique peuvent se reproduire, passer l’hiver et se disperser localement dans les sites de lâchers. Ces résultats de surveillance encourageants suggèrent que les agents de lutte biologique sont en passe de créer des populations autosuffisantes.
Photo : trou de forage larvaire dans une tige de phragmite envahissant. Crédit photo : Claire Schon.

Larval bore hole in invasive phragmites stem

Prochaines étapes de la lutte biologique

Depuis que les lâchers d’A. neurica et de L. geminipuncta ont commencé en 2019, Agriculture et Agroalimentaire Canada et l’Université de Toronto ont élaboré un ensemble de protocoles opérationnels détaillant la façon d’élever, de lâcher et de surveiller les agents de lutte biologique. Ces protocoles bien en place, le projet se concentre maintenant sur l’intensification des lâchers dans le sud de l’Ontario.

La dissémination des agents de lutte biologique se fait naturellement à l’échelle locale lorsque les papillons se dispersent vers les populations de phragmites envahissants voisines. La stratégie de dissémination à grande échelle repose sur l’utilisation de « sites nourriciers ». Il s’agit de sites de terrain abritant des populations robustes et autonomes d’agents, où les insectes peuvent être recueillis et déplacés afin d’accélérer la dissémination et de cibler de nouveaux sites spécifiques. Pour parvenir à une gestion à grande échelle et à l’échelle du paysage des phragmites envahissants, un réseau de sites nourriciers est en cours de création dans le sud de l’Ontario.

En plus du programme de sites nourriciers, Canards Illimités Canada soutient la recherche continue menée par des scientifiques de l’Université de Toronto. La recherche se concentre sur l’amélioration des méthodes de lâcher et de surveillance des agents de contrôle biologique, y compris l’utilisation de drones pour suivre l’alimentation et la dissémination des agents.

Photo : surveillance des prélèvements alimentaires effectués par les phragmites en été. Crédit photo : Michael McTavish.

Summer Phragmites damage monitoring

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