Conservation et numismatique
Nos pièces de monnaie : portraits de la faune canadienne.

Presque tous les Canadiens sont d’accord : notre pays est le berceau des plus dignes représentants de la faune, qui ne méritent pas seulement une place sur nos pièces de deux dollars. Car les espèces qui défilent en cortège sur nos pièces de monnaie sont tellement emblématiques de notre patrimoine qu’elles sont aujourd’hui gravées dans l’histoire. Mais ce que vous ne savez peutêtre pas, c’est que des liens unissent aux milieux humides les célèbres créatures représentées sur nos pièces de monnaie.

Le castor
Le castor (Image of nickel) Au cours de l’histoire, le castor a prouvé sa grande valeur, nettement supérieure à la pièce de cinq cents qu’il orne de sa silhouette. Industrieux et persévérant, il façonne le paysage à force de construire des barrages. Cet ingénieur de la nature est un élément essentiel de la conservation des milieux humides.
Lorsque le castor construit ses barrages de branches et de boue dans les ruisseaux et autres cours d’eau, il ralentit le débit de l’eau. Les zones inondées deviennent alors des milieux humides d’eau douce, qui contribuent à atténuer les sécheresses et des inondations. Il améliore aussi la biodiversité en offrant de nouveaux habitats aux végétaux, aux poissons et aux oiseaux.
Toutefois, il y a aussi l’envers de la médaille. Car parfois, les barrages des castors provoquent des inondations qui nuisent aux milieux humides aménagés. Les groupes de conservation comme Canards Illimités Canada trouvent le moyen de tirer ingénieusement parti de l’ardeur du castor.

Le caribou
Une aura de magie entoure le caribou. Cet animal majestueux, timide et réservé apporte surtout un précieux éclairage sur l’état de santé du paysage en général. Lorsque le caribou est en difficulté, c’est un bon indice que la condition de son habitat s’est détériorée.
Le caribou des bois qui arpente le vaste territoire de la forêt boréale canadienne est aujourd’hui une « espèce menacée » en vertu de la Loi sur les espèces en péril. Puisque sa survie dépend des milieux humides et boisés de la forêt boréale, il est durement touché par les activités industrielles et de développement. Quand l’habitat est fragilisé ou détruit, le caribou devient plus vulnérable aux prédateurs.
Il est impératif de conserver les milieux humides de la forêt boréale pour créer et préserver de vigoureuses populations de caribous des bois. Il faut à tout prix trouver un équilibre entre la croissance économique et la durabilité environnementale.

Le huard
Pour bien des fervents de la nature et du plein air, le chant de la faune canadienne est une irrésistible mélodie. Ce chant, c’est le cri mystérieux du huard qui le symbolise.
Les talents de vocalise du plongeon huard vont bien audelà de ce cri plaintif classique. Il utilise en fait, pour communiquer, quatre cris distincts : le trémolo (ou « rire dément »), le cri plaintif, l’ioulement et l’hululement.
Les aires de reproduction du plongeon huard s’étendent d’un océan à l’autre sur toutes sortes de milieux humides. Pour veiller à ce que les générations à venir puissent faire elles aussi des randonnées solitaires et s’évader en plein air, il faut d’abord préserver l’habitat du huard.

L’ours polaire
Bien que l’ours polaire n’évoque généralement pas les milieux humides, il a des liens étroits avec ces écosystèmes par l’entremise des autres représentants de la faune qui croisent son chemin. Car le changement climatique actuel rapproche l’ours polaire de certaines espèces de sauvagine comme la petite oie des neiges et l’eider à duvet.
L’été, les milieux humides semipermanents au large de la Baie d’Hudson dans le nord du Manitoba deviennent des aires de nidification idéales pour ces oiseaux. Or, depuis quelques années, l’ours polaire affamé pirate leurs nids et se nourrit de leurs œufs. La fonte rapide de la glace de la mer l’oblige en effet à se replier dans cette zone plus tôt que d’habitude. Auparavant, on l’aurait encore trouvé sur la glace en train de se nourrir de phoques pendant que les oies nichaient. Aujourd’hui, l’ours privé de phoques complète son régime en se réfugiant sur le continent.
Ces changements de comportement témoignent des profonds retentissements que peuvent produire les moindres déséquilibres de l’écosystème. En faisant des études sur ces changements, les organismes de conservation comme CIC peuvent mieux comprendre les vastes impacts du changement climatique.
La prochaine fois que vous fouillerez dans votre porte-monnaie à la recherche de quelques pièces pour votre café du matin, rappelezvous toute l’importance des animaux qui ornent nos pièces de monnaie. Ou mieux encore, profitez-en plutôt pour faire un don afin de financer les travaux de conservation essentiels qui assureront l’avenir de la faune emblématique du Canada.