Colvert un jour, colvert toujours

1. Vive le vert (et le bleu, et l’orange, et le jaune) : le plumage

Affublé de son plumage nuptial, le canard colvert mâle se distingue par sa belle tête verte, sa bande blanche au cou, son bec jaune olive, sa poitrine brune et ses marques bleues (aussi appelées miroirs ou spéculums) sur les ailes. Les femelles sont globalement d’un brun moucheté, mais avec des miroirs bleus irisés semblables, le bec orange tacheté de noir et des pattes orangées.

2. Barboter et manger : l’alimentation et l’habitat

Gros canard barboteur, le canard colvert peut être aperçu sur des lacs, des étangs, des cours d’eau, des fondrières, des mares en terrain boisé, et sur les plateaux avoisinants. Pour se nourrir, il barbote à la surface de l’eau, qu’il pique du bout du bec à la recherche de végétaux, de graines, de mollusques, de crustacés, d’insectes et de larves.

3. Voici les canetons : la reproduction et la nidification

Le printemps venu, le canard colvert compte parmi les premiers canards à revenir aux sites de nidification. Le mâle et la femelle se pointent en couple dès que des plans d’eau libre s’offrent à eux. La femelle pond de huit à treize œufs, à raison d’un par jour. Elle peut recommencer jusqu’à six fois à nicher si le nid est détruit ou abandonné. L’incubation dure 28 jours en moyenne. Dans les 24 heures suivant l’éclosion, la cane mène ses canetons à un milieu humide et reste avec eux jusqu’à ce qu’ils sachent voler, environ huit semaines plus tard.

Le canard colvert se reproduit un peu partout au Canada et aux États-Unis. Sa zone canadienne de nidification est d’ailleurs en expansion vers le nord et l’est en raison de facteurs naturels et d’interventions humaines. La femelle niche souvent à proximité de là où elle a éclos, et il arrive même qu’elle retourne exactement au même endroit année après année (ce qu’on appelle la philopatrie), généralement à moins de un kilomètre d’un milieu humide.

4. Des abonnés aux grands voyages : la distribution dans l’espace

Le canard colvert est le plus familier et le plus abondant de tous les canards nord-américains. Le simple citoyen qui arpente les parcs par plaisir le reconnaît aussi bien que la sauvaginière la plus expérimentée. Cet oiseau hiverne aux États-Unis, dans le nord du Mexique et, si des plans d’eau libre et de la nourriture s’offrent à lui, dans le sud du Canada. Il se reproduit aussi en Europe et en Asie.

Citons d’autres faits intéressants au sujet du canard colvert

• Nom commun : canard colvert
• Nom scientifique : Anas platyrhynchos
• Régime alimentaire : Omnivore
• Espérance de vie moyenne : 5 à 10 ans
• Longueur : 50 à 65 cm
  poids : 720 à 1 600 g

Il est le plus ancien des canards domestiques après le canard de Barbarie (ou canard musqué). En Asie du Sud-Est, il est domestiqué depuis plus de deux mille ans ; en Europe, il l’est depuis le douzième siècle au moins.

Il peut se reproduire avec le canard noir, le canard pilet, le canard chipeau, la sarcelle cannelle et la sarcelle à ailes vertes. Par contre, il y a peut-être lieu de s’inquiéter pour l’avenir des populations de canards noirs en raison de cette hybridation.

Il s’adapte aisément à divers environnements et à l’activité humaine. Sa nidification peut se faire en ville, y compris dans des cours arrière résidentielles. Cette faculté d’adaptation expliquerait d’ailleurs l’abondance des populations de canards colverts sur un immense territoire.

Sur l’eau, il peut s’envoler presque à la verticale en frappant, de ses ailes la surface et se propulsant avec des plumes de queue.

Le canard colvert et la science

Le canard colvert n’est pas seulement le canard le plus commun en Amérique du Nord, c’est aussi l’un des plus étudiés au monde. On l’emploie dans maintes expériences, en captivité comme en nature, y compris dans le dessein d’améliorer sa conservation. « La majorité de nos actions pour la conservation de l’ensemble des canards se base sur ce que nous comprenons des canards colverts », écrivait Bruce Batt en 2009.

Ces oiseaux restent un des principaux objets d’intérêt des scientifiques de CIC, dont Cassidy Waldrep et Kelsie Huss, deux étudiantes de deuxième cycle qui mènent des recherches sous la direction de Mitch Weegman, titulaire d’une chaire en conservation des milieux humides et de la sauvagine à l’Université de Saskatchewan.

Cassidy et Kelsie étudient toutes les deux l’écologie migratoire et les populations de canards colverts. Elles posent des transmetteurs à accélérateurs de GPS sur des femelles aux États-Unis et au Canada pour quantifier et comparer des mesures sur la reproduction, estimer les taux de survie saisonnière, ainsi que quantifier et comparer les déplacements, l’utilisation des habitats et la sélection tout au long du cycle annuel. Leurs travaux nous aideront à combler certaines lacunes dans notre compréhension de l’écologie comportementale des canards colverts, en plus de nous informer un peu plus sur les causes possibles du déclin des populations dans certaines régions.

Restez à l’affût. La livraison de cet automne du Conservationniste nous en apprendra plus sur la recherche de Cassidy et sur le rôle que les sauvaginiers peuvent y jouer.

Ça y était presque! Pour une deuxième année de suite, le faucon pèlerin passe tout près de gagner

Cette année encore, le faucon pèlerin a dû se contenter de la deuxième place. Son bon résultat à la Folie des marais est un reflet des admirables qualités que les gens apprécient chez cet animal, le plus rapide au monde. La reproduction et la nidification, chez cet oiseau de proie migrateur, se déroulent à proximité de milieux humides, car c’est là que vivent leurs proies de prédilection. En effet, le faucon pèlerin est particulièrement friand de canards et d’oiseaux de rivage. Par conséquent, chers canards colverts, prenez garde!

Le canard colvert et notre logo : un mariage parfait

Dans The Marsh Keepers Journey: The Story of Ducks Unlimited Canada, l’ouvrage commémorant les 75 ans de CIC qu’il a écrit, Bruce Batt mentionne que le logo à tête de canard de l’organisation est l’un des symboles du genre les plus connus dans le monde de la conservation faunique. « Unique, la tête de canard colvert stylisée à bordure verte est connue de gens des quatre coins du monde, raconte-t-il. CIC a adopté ce logo en 1970. À la fin des années 1980, il était aussi devenu celui de Ducks Unlimited, Inc, aux États-Unis, et Ducks Unlimited de México, au Mexique. Plus tard, ce fut au tour des organisations Ducks Unlimited de Nouvelle-Zélande et d’Australie de l’adopter. »

C’est à Ernie Wilson, un artiste commercial de Winnipeg, qu’on doit le logo qui, depuis, a été reproduit des millions de fois sur une panoplie d’articles de marque CIC. La tête de canard colvert a orné un peu de tout, des entêtes de papier à lettres et des cartes professionnelles aux épinglettes et aux drapeaux, aux t-shirts, aux affiches et à toutes sortes d’articles qu’on retrouve lors des activités-bénéfice.