
Paige Kowal – biologiste
« Pendant ma petite enfance dans le Nord du Manitoba, mon père m’a enseigné à aimer la nature et le plein air en m’emmenant à la chasse et en faisant avec moi de nombreuses et périlleuses expéditions en kayak dans l’arrière-pays. À la fin de mes études secondaires, je suis partie m’installer dans la « grande ville » (Winnipeg) : je savais que j’allais travailler en biologie. Pourtant, après quelques années passées à l’Université du Manitoba, je n’avais toujours pas réussi à cerner un domaine d’études précis. Un jour, en me promenant dans le campus, je me sentais un peu perdue et claustrophobe à force de vivre en ville. Une affiche a attiré mon attention : on annonçait des postes de guide interprète de la nature au Centre d’interprétation du marais Oak Hammock. J’ai déposé ma candidature et j’ai travaillé dans ce centre pendant plusieurs années, ce qui m’a finalement amenée à faire carrière dans la science des milieux humides. Chemin faisant, j’ai appris que mon défunt grand-père était un ardent supporteur et bénévole d’un comité de CIC dans le Nord du Manitoba. On peut donc dire que j’ai fait un retour aux sources. »

Nic McLellan – biologiste chercheur
« Je me suis rendu compte que j’avais fait le tour des milieux humides et de la sauvagine quand j’ai visité le Centre d’excellence des milieux humides de CIC à Tantramar au Nouveau-Brunswick, en animant la visite guidée de supporteurs de CIC dans nos projets dans la région de l’Atlantique. Dans un exposé présenté par le directeur du Centre, une vieille photo me montrait en train de prélever des échantillons d’eau dans le nouveau milieu humide inondé de CIC non loin de l’école. Quand cette photo a été prise, j’étais étudiant-stagiaire en 12e année et je surveillais les caractéristiques de l’eau et de la faune de ce milieu humide. J’ai été le premier diplômé du programme des milieux humides, qui en étaient à ses premiers balbutiements. »

Jim Devries – chercheur scientifique
« Je n’oublierai jamais le jour où j’ai trouvé mon premier nid de canard. Je travaillais alors à une étude sur la nidification des canards : c’était mon premier emploi au service de CIC. Dès le premier jour de ma recherche de nids, j’ai trouvé un nid de canard colvert dans la fourche d’un saule à environ un mètre du sol. C’était plutôt exceptionnel, puisque les canards colverts nichent généralement au sol dans les herbes denses et les broussailles. Je crois que si ça m’a tant marqué, c’est parce que je découvrais du nouveau dans un paysage que je croyais pourtant bien connaître. J’ai été fasciné et j’ai voulu mieux connaître ces oiseaux captivants — et depuis, je n’ai pas cessé de travailler avec les canards! »

Scott Stephens – directeur des opérations régionales de la région des Prairies
« En mai 1992, à la fin de mes études de premier cycle en écologie de la faune et en conservation dans l’État du Missouri, j’ai empilé à peu près tout ce que je possédais dans ma voiture et j’ai pris le chemin du nord pour me rendre au marais Delta afin de travailler comme technicien « bénévole » à un tarif journalier d’environ 10 $ par jour. J’ai passé une grande partie de l’été non loin de Minnedosa, dans le Manitoba. Même si je connaissais, grâce à mes lectures, l’importance de la région des fondrières des prairies pour les canards, ce n’est que lorsque je me suis lancé à la recherche de nids de canard que j’ai été stupéfait par le nombre de canards qui nichent dans toute la région. Chaque jour, nous arpentions 60,7 hectares d’habitat de nidification et nous trouvions entre 20 et 30 nids. Puisqu’il y a des millions de zones comme celles-ci dans la région, entre l’Iowa et l’Alberta, c’était une véritable révélation, en pensant à l’envergure de la zone de nidification la plus importante pour les canards sur le continent. Chaque jour, je me souviens que je n’en revenais pas d’avoir autant de chance de participer à ce type de travaux de recherche et d’être payé 10 $ par jour!
Cette première expérience a conforté ma curiosité à propos des canards et des moyens grâce auxquels nous pouvons préserver les habitats essentiels dont ils ont besoin pour continuer de réussir à élever leur progéniture et à migrer vers le Sud chaque année. »

Howie Singer – biologiste chercheur
Howie Singer a eu, avec les canards, des premiers contacts familiers pour bien des conservationnistes de CIC : dans sa jeunesse, il a participé à une expédition mentorée de chasse à la sauvagine.
« C’était la première fois que je me levais aussi tôt. Nous avons pataugé dans un marais longtemps avant l’aube. Je me rappelle toujours très bien le bruit des ailes des canards qui sifflaient dans l’obscurité. À mesure que le jour se levait, je pouvais distinguer les silhouettes de ces ailes. Depuis près d’un quart de siècle, ces silhouettes et ce sifflement sont toujours aussi frais à ma mémoire, et je continue de me passionner pour la conservation de la sauvagine. »

Pascal Badiou – chercheur scientifique
« Je me suis passionné pour l’environnement et surtout pour les écosystèmes aquatiques après un voyage en canot dans le parc provincial Quetico en Ontario avec ma copine de l’époque (qui est aujourd’hui ma femme). Je me demande bien ce que j’aurais pu devenir si je n’avais jamais fait ce voyage en canot! Puis, dans l’un de mes moments les plus marquants comme chercheur scientifique dans le domaine de l’eau au Manitoba, j’ai identifié une algue inconnue dans des salants du lac Winnipegosis, pour finalement constater qu’il s’agissait d’une algue marine intertidale (Percursaria percursa), qui colonise ces sources d’eau en raison de sa forte salinité. Le secteur sert de site analogue de Mars.* »
* Les sites analogues terrestres sont des lieux qui reprennent les conditions géologiques, environnementales ou biologiques précédentes ou actuelles d’un corps céleste comme la Lune ou Mars… et qui sont utilisés dans le cadre de l’exploration spatiale pour… étudier les processus géologiques ou biologiques observés sur d’autres planètes. (Source: Wikipédia)