En juillet 1996, deux semaines de pluie persistante ont culminé : les pluies diluviennes ont fait déborder les cours d’eau et les réservoirs du Saguenay au Québec, ce qui a provoqué la première catastrophe naturelle dans les annales du Canada : les dommages ont dépassé le milliard de dollars. Malheureusement, les inondations de cette ampleur sont aujourd’hui plus courantes et continuent de faucher des vies et des propriétés.
Selon un rapport de l’Institut d’assurance du Canada en 2020, le coût des demandes d’indemnités liées à des événements météorologiques sévères devrait largement doubler dans cette décennie, pour franchir la barre des 5 milliards de dollars par an. Si les compagnies d’assurance et les gouvernements, dans leurs programmes d’aide financière, sont appelés à porter directement le lourd fardeau financier de ces catastrophes, les Canadiens seront probablement touchés par une augmentation des primes et des impôts.
La résilience aux catastrophes naturelles doit être une priorité pour toutes les collectivités d’un océan à l’autre. C’est la raison pour laquelle 15 compagnies d’assurances tous risques proactives se sont associées à Canards Illimités Canada dans le cadre d’une initiative historique appelée « Force de la nature » pour atténuer les risques des inondations dans les collectivités urbaines. Force de la nature permettra de réaliser des projets d’infrastructures naturelles dans la région du delta du Fraser en C.‑B. ainsi que dans le Sud de l’Ontario et du Québec.
Les solutions inspirées de la nature comme les infrastructures naturelles (souvent appelées les « infrastructures vertes ») consistent à restaurer et à gérer activement les zones naturelles pour produire des résultats positifs, dont la résilience climatique, la biodiversité et la qualité de l’eau.
« Les réseaux de milieux humides sains et interconnectés ont une capacité phénoménale à absorber d’importantes quantités d’eau et à réduire les inondations, tout en assurant un habitat essentiel à des centaines d’espèces fauniques, en séquestrant le carbone et en filtrant les contaminants pour éviter qu’ils se déversent dans nos bassins versants », a déclaré Mark Gloutney, directeur national de la science pour CIC.
Les membres de l’industrie canadienne de l’assurance — dont les partenaires du programme Force de la nature, soit Aviva Canada, CNA Canada, Definity, Gallagher, Gore Mutual, HUB International, Intact, Navacord, Northbridge, SGI, Travelers Canada, Trisura, Wawanesa, Westland et Zurich Canada —investissent proactivement, depuis un certain temps déjà, dans des outils de modélisation prédictive, dans la recherche et dans la promotion de l’intérêt public pour la résilience climatique et la maîtrise des inondations.
« Ce qui distingue l’initiative Force de la nature, c’est que nous nous réunissons comme chefs de file de l’industrie de l’assurance au Canada pour financer les projets d’infrastructures naturelles communautaires dans les zones périurbaines et dans les bassins versants en amont dans la région du delta du Fraser, en Colombie-Britannique, et dans les régions très peuplées de l’Ontario et du Québec », a déclaré Tina Osen, présidente de HUB International Canada.
« Nous sommes très heureux de pouvoir participer à cette initiative avec un collectif aussi impressionnant de compagnies d’assurances avant-gardistes, a pour sa part fait savoir Larry Kaumeyer, chef de la direction de CIC. Ensemble, j’ai bon espoir que nous pourrons influencer l’évolution au niveau territorial, tout en mettant en lumière l’importance de la conservation des milieux humides, élément essentiel de la solution pour s’adapter aux changements climatiques. »
Force de la nature intervient à l’heure où le gouvernement canadien annonce qu’il adoptera des mesures plus ambitieuses afin de moderniser l’approche adoptée dans la gestion des catastrophes, par exemple en priorisant et en développant à l’échelle nationale la cartographie complète des inondations.
Le processus de planification des projets de Force de la nature a été lancé en avril de concert avec les partenaires du secteur public et du secteur privé et les intervenants dans les localités. On fera appel aux indicateurs et aux outils de modélisation mis au point par des partenaires universitaires et par l’Institut de recherche sur les milieux humides et la sauvagine de CIC, ce qui permettra de prioriser les projets d’après des considérations comme les risques d’inondations et la taille des populations touchées.
« Ces outils sont absolument nécessaires; or, c’est l’élaboration de politiques exhaustives sur la conservation des milieux humides et la compensation des pertes qui feront rejaillir les bienfaits économiques les plus importants. Dans l’ensemble, ces politiques réduiront les risques financiers en emprisonnant l’eau dans les bassins naturels de nos milieux humides, là où elle doit être, et en restaurant la capacité perdue ou dégradée de ces habitats », a fait savoir M. Kaumeyer.
À une époque où nous sommes confrontés à la double crise des changements climatiques et de la dégradation de la biodiversité, les solutions inspirées de la nature se sont révélées être un outil puissant pour lutter contre ces deux phénomènes. CIC possède un portefeuille de conservation dépassant 11 000 projets et et a conservé ou restauré plus de 2,67 millions d’hectares à l’échelle nationale. Cette vaste étendue de travail sur le terrain, associée à notre combinaison de de recherche et de science appliquées, signifie que CIC avec le soutien de ses partenaires d’assurance, est bien positionné comme une force de la nature avec laquelle il faut compter.
Pour en savoir plus sur ce partenariat avec l’industrie de l’assurance, veuillez consulter le site thenatureforce.com/fr
Les infrastructures naturelles, dans la logique économique
Une étude mondiale réalisée en 2021 par l’Institut international du développement durable intitulée « How Can Investment in Nature Close the Infrastructure Gap? » a permis de constater que les projets d’infrastructures inspirées de la nature peuvent représenter une diminution de 51 % des investissements et un gain de 28 % de la valeur ajoutée par rapport aux infrastructures traditionnelles “grises” ou construites.
