De dire que l’activité dans l’estuaire du fleuve Fraser a repris ce printemps serait un euphémisme, surtout pour le personnel de la conservation de Canards Illimités Canada en C.‑B. Or, pour ceux qui sont au cœur de l’action, comme Sarah Nathan, directrice des Opérations provinciales, et Eric Balke, spécialiste des programmes de conservation, tout ce travail en vaut la peine s’il permet de sécuriser l’avenir à long terme de cet écosystème vital.
Le jour même où les Britanno-Colombiens soulignaient le Jour de la Terre, le 22 avril, le ministère des Pêches et des Océans du Canada annonçait qu’il consacrerait un financement de plus de 5 millions de dollars à trois grands projets de conservation dans l’estuaire du fleuve Fraser afin de restaurer l’habitat du saumon. Ces projets seront financés grâce au Fonds de restauration et d’innovation pour le saumon de la C.‑B., programme de contribution financé conjointement par le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial pour appuyer le secteur du poisson et des produits de la mer de la C.-B. et pour assurer la viabilité du saumon sauvage du Pacifique.
CIC travaillera en partenariat avec la Raincoast Conservation Foundation, la Première Nation de Tsawwassen et la Lower Fraser Fisheries Alliance pour réaliser ces projets à la fois vastes et complexes dans les deux prochaines années afin de restaurer l’habitat des marais littoraux de l’estuaire du fleuve Fraser pour les populations de chinooks, de cohos, de saumons arc-en-ciel et de saumons rouges. Ces travaux feront aussi rejaillir des bienfaits sur d’autres espèces et populations, dont l’esturgeon blanc et d’autres poissons sauvages de la C.‑B.
« Nos travaux se déroulent en partenariat, et ces projets deviendront de nouveaux exemples des moyens d’assurer la conservation grâce à l’efficacité de la collaboration et à l’innovation », a confié Sarah Nathan.
Ce financement a été annoncé dans la foulée de la publication, en mars 2022 par CIC, d’un nouveau rapport approfondi qui comprend l’analyse la plus complète, jusqu’à maintenant, des projets de création de marais littoraux dans l’estuaire du fleuve Fraser.
Au cours des 40 dernières années, plus de 100 projets de restauration de marais littoraux ont été réalisés dans l’estuaire du fleuve Fraser pour atténuer la perte d’habitats causées par les activités humaines et pour maintenir l’intégrité écologique de la région. D’autres projets continuent d’être proposés. Toutefois, les rapports nous apprennent que ces projets de restauration sont plus ou moins fructueux. Le rapport de CIC fait la lumière sur les facteurs qui expliquent que certains projets sont plus féconds que d’autres.
Le rapport intitulé Factors Influencing the Persistence of Created Tidal Marshes in the Fraser River Estuary est le début d’un investissement à plus long terme que consentira CIC dans les deux prochaines années afin de restaurer les marais littoraux dans tout l’estuaire pour soutenir la séquestration du carbone et restaurer l’habitat du saumon.
« Nous allons nous inspirer des constatations de ce rapport pour éclairer les travaux de restauration et recenser les sites de compensation qu’on n’a pas réussi à restaurer », explique Eric Balke, coauteur du rapport avec Daniel Stewart, écologiste local spécialiste des milieux humides.
Cette étude a été financée dans le cadre du projet B.C. Wildlife Federation Wetlands Workforce et appuyée grâce à l’Initiative d’assainissement des bassins versants (Healthy Watersheds Initiative), réalisée par la Real Estate Foundation of B.C. et Watersheds B.C. avec le concours financier du gouvernement de la Colombie‑Britannique dans le cadre de son programme d’intervention de 10 milliards de dollars dans la lutte contre la COVID‑19.
Pour Sarah Nathan, Eric Balke et d’autres membres du personnel de CIC, ainsi que pour nos bénévoles et partenaires, la publication de l’étude et l’annonce du financement sont de bonnes nouvelles, après une année au cours de laquelle les catastrophes naturelles — épisodes de canicule, feux de forêt et inondations causées par les rivières atmosphériques — ont dévasté la province.
De concert avec nos partenaires, nous sommes enthousiastes de promouvoir des solutions innovantes pour renforcer la résilience des habitats essentiels du marais de l’estuaire pour le saumon, une grande variété d’espèces marines et la sauvagine, de même que pour assurer la protection des régions côtières contre les inondations, ce qui sera vital pour la durabilité environnementale et la prospérité économique de la côte Ouest de la Colombie‑Britannique », a précisé Sarah Nathan.