James « Stocky » Edwards s’est toujours passionné pour l’aviation. Pendant sa petite enfance à Battleford, en Saskatchewan, il s’émerveillait de voir les canards et les oies en formation dans le ciel pendant qu’il chassait avec son père. Puis, il a volé de ses propres ailes comme pilote de chasse pendant la Deuxième Guerre mondiale, a survolé adroitement et courageusement le territoire ennemi en Afrique du Nord et en Italie et même la plage historique de Juno Beach le Jour J. Cette expérience l’a marqué à jamais. Elle lui a permis de servir durant toute sa vie le pays et la cause de la conservation.
Cette expérience est aussi la motivation qui explique sa plus récente mission : lever des fonds pour CI Canada à l’occasion de son 100e anniversaire de naissance.
« Stocky est une source d’inspiration pour nous tous, lance Greg Sawchuck, membre du conseil d’administration national de CIC et ami de longue date de James Edwards. Au combat, il s’est battu pour notre liberté. Comme conservationniste, il se bat pour que les générations de demain puissent compter sur un environnement sûr et sain. Nous sommes fiers d’avoir mis sur pied le Fonds Stocky Edwards pour la conservation des milieux humides et de la faune, dont l’objectif est de lever 100 000 $, afin de lui rendre hommage. »
Le sens du devoir accompli
Edwards a le sens du devoir accompli, qui fait partie de son ADN. À 18 ans, après avoir été invité à un essai avec les Blackhawks de Chicago, il a renoncé à une prometteuse carrière de hockeyeur; il a plutôt franchi la distance de 130 kilomètres qui le séparait de Saskatoon pour s’inscrire dans les forces de l’Aviation royale canadienne.
Dans sa cabine de pilote, sa passion du plein air, acquise pendant ces journées exceptionnelles sur les champs de bataille, a joué un rôle prépondérant dans son succès. Les heures qu’il a passées accroupi dans un affût à chasser la sauvagine ont fait de lui un tireur d’élite.
« Je savais tirer en déflection et je savais ce que ça voulait dire, s’exclame Stocky Edwards, en parlant de la technique qui consiste à atteindre une cible mobile. Et c’est bien sûr ce qu’il fallait faire en avion : tirer là où se trouverait l’appareil ennemi. »
Il ne lui a pas fallu longtemps pour mettre à l’épreuve son adresse de tireur. Dès son premier vol opérationnel, alors qu’il avait à peine 21 ans, il a abattu un légendaire Messerschmitt allemand. On n’a presque pas entendu parler de cet exploit.
Du haut de son avion de chasse Kittyhawk P-40, il pouvait voir la guerre se dérouler sous ses yeux. Ce spectacle l’a amené à réfléchir sur les richesses naturelles dont nous profitons au Canada. Dans une entrevue donnée au Conservationniste en 2015, il expliquait que le service militaire lui avait permis de mieux se passionner pour le plein air et d’apprécier encore plus la nature.
« Tout était détruit autour de nous; or, il y avait encore, dans les Prairies, des merveilles qui faisaient notre plus grand bonheur, par exemple les oiseaux qui migraient ou qui trouvaient l’endroit où construire leur nid, confie-t-il. Nous avions de quoi réfléchir. »
Une invitation à agir pour la conservation
Aujourd’hui, sa passion pour la conservation ne se dément pas. Il habite aujourd’hui Comox en Colombie-Britannique et son épouse Toni et lui sont d’ardents supporteurs de CIC, qui participent depuis des dizaines d’années à la conservation des milieux humides. Ils ont consacré ensemble de nombreuses heures à pêcher, à chasser et à observer les oiseaux. Et par un chaud après-midi d’avril, il a pu faire une excursion dans le marais de Comox Valley pour pêcher à la mouche.
Toujours aussi adroit, il a attrapé une plantureuse truite de 3,6 kilos.

Les récompenses de la conservation
« Ces moments viennent nous rappeler pourquoi nous militons autant pour la conservation, lance Greg Sawchuck, qui accompagnait Stocky Edwards dans cette excursion, en respectant la consigne de la distanciation sociale. La possibilité et la liberté de récolter les fruits de la terre sont des bienfaits que Stocky apporte aux générations de demain. Quel plaisir de le voir lui aussi récolter ces fruits. »
Stocky Edwards est persuadé que les fonds levés pour CIC en son nom auront un profond retentissement sur la faune et les sites naturels qui lui tiennent à cœur.
« On peut constater le résultat de leur travail, explique Stocky Edwards en parlant des marais et des autres milieux humides confiés aux soins de CIC. Ils le font pour le bien du pays et de la collectivité. »
En rappelant son expérience de la guerre, Stocky Edwards reconnaît que pour réussir, il faut que de nombreuses personnes mettent l’épaule à la roue.
« À nous seuls, nous ne pouvons rien faire, et c’est pourquoi nous unissons nos forces. C’est en équipe que l’on gagne. » .
Pourquoi le sobriquet de « Stocky » pour désigner le plus grand pilote vivant d’avion de combat au Canada
« Stocky » (terme qui veut dire, en anglais, « tenace ou courageux ») est le sobriquet que James Edwards a mérité pendant la guerre. Il était l’as le mieux coté (titre qu’on donnait à ceux qui réussissaient à abattre au moins cinq avions ennemis durant les combats aériens) dans la guerre du désert occidental. À la fin de la guerre, il totalisait 373 sorties opérationnelles sans jamais avoir été atteint par les tirs ennemis.