Les agriculteurs qui font partie de l’équipe chargée de l’agriculture durable de CI Canada laissent leur marque personnelle sur le paysage canadien. Ils sont aux avant-postes du changement qui se déroule dans l’ensemble de l’industrie et doivent relever le défi complexe qui consiste à soutenir les systèmes alimentaires durables et à protéger l’environnement, tout en assurant la formation de la prochaine génération de producteurs alimentaires et de conservationnistes.
Kristine Tapley : l’agriculture de demain
Responsable du bœuf durable auprès de CIC, Kristine Tapley est une jeune productrice de bœuf manitobaine qui a commencé à rédiger, avec son mari et leurs deux jeunes enfants, son propre chapitre consacré à l’alimentation durable en offrant du bœuf sur sa ferme non loin de Langruth, sur la rive ouest du lac Manitoba.
Pour Kristine Tapley, c’est d’abord chez soi qu’il faut s’assurer de répondre aux besoins des générations de demain.
« Quand je pense à l’avenir de mes enfants, je tiens à ce que grâce à ma ferme, ils soient fiers de travailler en agriculture, lance-t-elle. Dans ma petite enfance, le simple fait d’être une agricultrice était normal. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Si mes enfants sont fiers de leurs origines et de ce que notre famille a créé, alors j’aurai atteint mon but. »
Il y a de l’avenir pour les jeunes dans l’agriculture, et la famille de Kristine Tapley témoigne de cette réalité de l’industrie. Alors qu’elle était encore à l’université, elle a convaincu son mari, qui avait passé son enfance dans une ville, de bâtir une vie avec elle sur la ferme. C’est en faisant preuve d’énormément de courage qu’elle et son mari Graham se sont rendus acquéreurs d’une carrière de gravier abandonnée, qui était improductive et qu’ils ont transformée en terrain de pâturage pour le troupeau de bovins que le couple élevait. Ils ont ainsi réintroduit toutes sortes d’espèces de plantes indigènes, ce qui a permis d’attirer à nouveau la faune, en laissant le domaine dans un meilleur état qu’il était quand ils l’ont trouvé.

Paul Thoroughgood : donner l’exemple
Dans la province voisine, l’histoire de la ferme de Paul Thoroughgood remonte à des générations. Ce producteur céréalier de la Saskatchewan, qui est aussi directeur national de la durabilité agricole de CIC, ensemence différentes cultures au printemps ou conduit sa moissonneuse-batteuse durant les récoltes, quand il ne dirige pas les partenariats et les initiatives agricoles de CIC.
« Quand je pense à la durabilité, je pense aussi au patrimoine. Notre famille exploite cette ferme depuis 1904, et depuis le début, le sol est notre point de départ pour la production et pour toutes nos activités, confie-t-il. Je ne condamnerai pas les pratiques de mon arrière-grand-père même si ce qu’ils ont fait a eu pour effet d’éroder considérablement les sols selon les normes d’aujourd’hui. Mais en pensant avec enthousiasme à l’avenir de mes enfants et, un jour, de mes petits-enfants, je tiens à ce qu’ils se rappellent que j’appliquais les règles de l’art de mon temps et que j’ai fait du mieux que je pouvais, en sachant que lorsqu’ils reprendront cette exploitation agricole, ils feront encore mieux. »
Grâce aux progrès scientifiques et au perfectionnement de l’agriculture, Paul Thoroughgood met en œuvre les règles de l’art de la gestion sur sa ferme des prairies. Il aime bien préciser que dans son activité, il ne laboure pas le sol. C’est pour cette raison qu’il a mieux fait fructifier le sol et que sa terre est plus saine et plus résiliente malgré le changement. Après avoir connu, ces dernières années, des conditions de sécheresse extrême, il peut maintenant dire que sa ferme est aujourd’hui beaucoup plus productive qu’elle l’était dans les précédentes années de sécheresse, ce qui témoigne éloquemment de la résilience des exploitations agricoles qui, comme celle de Paul Thoroughgood, priorisent et mettent en œuvre des pratiques durables.

La filière de la conservation
Quelle est donc la place de la conservation dans la vision durable de Kristine Tapley et de Paul Thoroughgood pour l’agriculture canadienne? Tous deux s’entendent pour dire que les organismes comme CIC, qui donnent beaucoup d’importance aux partenariats avec l’industrie agricole, peuvent réaliser des objectifs titanesques grâce à des progrès nombreux et modestes. CIC y arrive en établissant le lien entre les meilleures connaissances scientifiques dont nous disposons et les réalités pratiques de l’agriculture moderne. En tant que partie prenante clé de l’industrie, CIC est bien outillé pour influencer les pratiques durables dans des paysages entiers en travaillant à tous les niveaux de notre système de production alimentaire — à partir des produits bruts ou des ingrédients qui sortent de l’exploitation agricole jusque dans votre assiette.
« Nous avons l’occasion de définir l’avenir de la durabilité et de guider cette discussion avec tous les partenaires dans le domaine de l’agriculture et de l’alimentation; il doit toutefois s’agir d’un dialogue continu », rappelle Kristine Tapley.
Ce dialogue est de plus en plus important. Parce que nos travaux s’inspirent de la science, CIC est souvent le seul groupe conservationniste à table, pendant les discussions sur l’agriculture et sur l’alimentation durables. CIC s’engage aussi à établir ces liens en aidant à améliorer la transparence et la confiance du public dans les chaînes alimentaires du Canada tout en veillant à ce que les objectifs conservationnistes restent prioritaires. En somme, CIC est prêt à livrer aux consommateurs canadiens les récits qui réunissent la conservation et l’alimentation durables.
« Nombreux sont ceux qui, dans ce domaine, se passionnent pour l’alimentation et pour l’environnement. Or, bien des choix qui leur sont offerts ne sont pas appuyés par la science, explique Paul Thoroughgood. L’alimentation durable a besoin de la recherche, et c’est ici que CIC peut jouer un rôle plus important, en sachant qu’en définitive, l’agriculture a besoin de la conservation et que la conservation a besoin de l’agriculture. »

Cultiver la conservation
Depuis la fondation de CIC il y a 83 ans, notre partenariat avec la communauté agricole est essentiel à notre mission. Encore aujourd’hui, de nombreux bénévoles, donateurs et employés de CIC comme Paul Thoroughgood et Kristine Tapley ont passé leur petite enfance sur des fermes, se consacrent activement à l’agriculture ou à l’élevage ou ont des liens avec un mode de vie rural. Ces liens font notre force et notre succès.
En 2021, nous avons assisté à la naissance de partenariats prometteurs, qui permettront de protéger les milieux humides et les prairies essentiels pour leurs hôtes à plumes et à sabots qui s’en remettent à ces habitats. On a aussi consacré à cette activité de nouveaux investissements considérables, qui confirment qu’agriculteurs et éleveurs font partie des régisseurs les plus importants du territoire.
Nous sommes fiers de vous présenter cette panoplie de moyens nouveaux et puissants, grâce auxquels CIC et l’industrie agricole canadienne grandissent ensemble.

Collaborer pour conserver 50 586 hectares : Cargill et McDonald’s Canada s’unissent à CIC pour offrir un programme de fourrage aux producteurs et aux éleveurs de bœufs
Le nouveau et passionnant partenariat de CIC avec Cargill et McDonald’s Canada permet aux éleveurs de faire ce qu’ils font de mieux : produire des aliments de qualité tout en protégeant notre territoire, nos plans d’eau et notre faune. Ensemble, nous réalisons un programme de fourrage qui permettra de conserver les milieux humides et les pâturages essentiels dans toutes les Prairies en rétablissant en pâturages, d’ici 2025, 50 586 hectares de terres agricoles. Ces entreprises investissent 1,25 million de dollars sur les cinq prochaines années et CIC ajoute à cette somme 3,75 millions de dollars grâce à des programmes complémentaires. Ces fonds permettent à CIC d’offrir, aux agriculteurs et aux éleveurs, des incitatifs grâce à des rabais sur les semences et à une aide technique qui leur permettront d’établir le fourrage sur leur propre terre. En contrepartie, les participants à ce programme s’engagent à maintenir le fourrage pendant 10 ans.
Grâce à ce programme de fourrage, les agriculteurs et les éleveurs canadiens produiront des bienfaits environnementaux prodigieux — notamment en évitant de rejeter dans l’atmosphère 75 000 tonnes métriques de dioxyde de carbone.
Un effort sans précédent pour conserver les pâturages des prairies : La Fondation de la famille Weston verse 5 millions de dollars à CIC
CIC est fier de participer à l’un des plus vastes efforts de conservation des pâturages des prairies dans les annales canadiennes. La Fondation de la famille Weston a lancé la Weston Family Prairie Grasslands Initiative, qui verse des subventions voisines de 25 millions de dollars pour conserver 1 619 hectares de pâturages prioritaires dans les cinq prochaines années.
CIC est l’un des cinq organismes seulement à se consacrer à ce projet. En travaillant de concert avec des agriculteurs et des éleveurs canadiens, nous nous servirons de la contribution de 5 millions de dollars de la Fondation de la famille Weston pour faire avancer notre programme de servitudes de conservation. L’objectif consiste à protéger près de 10 120 hectares en permanence sur les domaines agricoles privés. Les résultats permettront d’aménager l’habitat de la sauvagine, d’appuyer la biodiversité et d’offrir au bétail des zones de pâturage saines.
Dans cette initiative, notre rôle façonnera l’avenir de l’un des écosystèmes les plus importants et à risque dans ce pays.
Les producteurs laitiers du Canada se consacrent à l’amélioration de la biodiversité : La priorité donnée à l’intendance environnementale assure la résilience du paysage
Les producteurs laitiers se consacrent depuis longtemps à la qualité et à des normes de pratique rigoureuses. Le programme proAction, obligatoire sur toutes les exploitations laitières canadiennes, institue un cadre d’assurance de la qualité dans des domaines comme les soins aux animaux, la sécurité alimentaire et la qualité du lait.
Aujourd’hui, les producteurs laitiers passent à la vitesse supérieure, dans le cadre de l’implantation d’un nouveau module consacré à l’environnement.
Ce nouveau module conforte la position des producteurs laitiers comme chefs de file mondiaux dans la durabilité. L’industrie laitière tâche constamment de réduire son empreinte environnementale. Les producteurs s’empressent d’adopter les règles de l’art de la gestion des nutriments, de la santé des sols et de la gestion de l’eau. Ils tâchent aussi de réduire les déchets et de rehausser la biodiversité.
CIC noue des partenariats avec des producteurs laitiers dans les initiatives d’intendance comme la restauration des milieux humides et des prairies dans certaines régions. Dans le cadre d’une première étape importante de notre partenariat, les Producteurs laitiers du Canada (PLC) et CIC ont commandé à l’Université de Guelph un projet de recherche soutenu par le Partenariat canadien pour l’agriculture afin d’établir des points de repère de la biodiversité et de cerner les moyens d’intégrer une meilleure planification de l’habitat dans les fermes laitières du Canada.
Des centaines d’agriculteurs ont participé à ce travail. Nous avons appris que de nombreuses exploitations agricoles sont déjà des pionnières de la biodiversité. Or, il y a encore des progrès à accomplir dans la restauration des milieux humides. De nombreux agriculteurs ont apporté des changements à leurs pratiques de gestion des récoltes, normalement en réduisant les herbicides et pesticides chimiques qu’ils utilisent. Vingt-trois pour cent des agriculteurs sondés ont aménagé des zones tampons riveraines pour protéger leurs cours d’eau et leurs étangs.
À terme, CIC collaborera avec les producteurs laitiers d’un océan à l’autre pour concevoir des programmes d’habitat qui répondent à leurs besoins.

Productrice agricole de la septième génération, Mary Ann Doré a fait de l’intendance environnementale une responsabilité générationnelle, puisqu’elle fait partie d’une famille agricole élargie en Ontario.
« Les agriculteurs se voient toujours comme les intendants du territoire », affirme Mary Ann Doré.
Au Canada, la ferme laitière moyenne se mesure en centaines d’hectares de superficie, et la plupart des travaux réalisés dans ces fermes sont consacrés à cultiver des denrées alimentaires de qualité dans les champs, ce qui oblige à faire appel à des pollinisateurs et à des sols sains.
Les exploitations laitières — comme la ferme Heritage Hill Farms de Mary Ann Doré — sont parfaitement en mesure d’assurer l’intendance environnementale grâce à leur superficie et à l’importance qu’elles donnent aux cultures pour leurs vaches. CIC aide Mary Ann Doré à intégrer la restauration de l’habitat dans la gestion environnementale de son exploitation dans le comté de Wellington.
« J’ai profité de toutes les décisions prises auparavant, explique-t-elle, et je veux céder aux générations qui me suivront un domaine agricole de qualité et une entreprise rentable. »
Si vous voyez, dans des publicités cet automne, la vache bleue familière et l’emblématique tête de canard vert, prenez une minute pour écouter Mary Ann Doré livrer les raisons pour lesquelles elle restaure les milieux humides de sa magnifique exploitation agricole du comté de Wellington. Icipourdemain.ca