Publié à l’origine en anglais dans la section Climat de The Weather Network (février 2023)
Les coûts et les dégâts des inondations accablent les communautés le long des côtes, près des rivières et sur les grands lacs. Dans tout le pays, les inondations urbaines se produisent à un rythme et avec une ampleur qui poussent la résilience aux catastrophes au premier plan des discussions sur la sécurité publique.
Nous payons tous le prix d’inondations plus fréquentes, même si le danger et les dégâts se produisent dans la ville de quelqu’un d’autre. En fait, l’Institut d’assurance du Canada signale que le coût des sinistres, qui s’élève à plusieurs milliards de dollars, est en passe de plus que doubler au cours de la décennie.
Un élément clé de ces coûts est la pression exercée sur les infrastructures de gestion de l’eau. Il s’agit des tuyaux, des égouts, des fossés et des installations construites qui assurent l’approvisionnement en eau potable, le drainage et la gestion des eaux usées. De nombreuses communautés en pleine croissance dépendent d’infrastructures qui ont été construites à une époque antérieure pour une population moins nombreuse et qui n’ont probablement pas été conçues pour gérer le nombre de personnes qu’elles desservent aujourd’hui.
Aujourd’hui, ces infrastructures doivent résister à des tempêtes plus nombreuses et plus violentes.
Le pouvoir de la nature : comment des systèmes tels que les milieux humides peuvent aider
La bonne nouvelle, c’est que les systèmes naturels – milieux humides, littoraux naturels, plaines inondables, prairies et forêts – ont de bonnes raisons d’ajouter une capacité alimentée par la nature aux systèmes techniques que nous avons construits pour la gestion de l’eau dans les villes.
Les solutions alimentées par la nature sont des systèmes naturels restaurés et gérés de manière stratégique, tels que les milieux humides, qui ont la capacité de résister aux tempêtes, d’offrir une eau plus propre et une diversité vivifiante de plantes et d’autres espèces sauvages. En cas de conditions météorologiques extrêmes, les milieux humides retiennent et filtrent les eaux de surface qui s’écoulent des champs et font de la place aux rivières lorsqu’elles débordent de leur lit.
Les tempêtes et les crues peuvent causer davantage de dégâts lorsque des terres autrefois couvertes de végétation indigène, comme les arbres et les prairies, sont transformées en routes, en cultures et en bâtiments. Le sol a moins de capacité à absorber les eaux de crue et il y a moins de racines de plantes pour réduire l’érosion des berges et du sol.
Découvrez comment les milieux humides jouent un rôle essentiel dans la gestion des inondations :
Assurer notre avenir : La force de la nature
Des membres du secteur canadien de l’assurance explorent le pouvoir de la nature pour réduire les risques d’inondation. Ils se sont associés à Canards Illimités Canada (CIC), un organisme caritatif de protection de la nature, dans le cadre d’une initiative historique visant à financer des projets communautaires qui permettent de mieux comprendre les solutions fondées sur la nature dans les zones entourant les centres urbains.
Cette initiative, baptisée Nature Force, mobilise les ressources d’un groupe de 16 compagnies d’assurance IARD autour de l’innovation en matière d’infrastructures naturelles. Il n’est pas surprenant que les assureurs comprennent la nécessité de changer le paysage.
« L’industrie canadienne de l’assurance dommages ne veut pas rester les bras croisés alors que nos assurés sont confrontés à des demandes d’indemnisation sans précédent face à des phénomènes météorologiques violents dont la fréquence et la gravité augmentent », a déclaré Tina Osen, partenaire de Nature Force et présidente de HUB International au Canada, ajoutant : « Nous espérons que notre investissement collectif dans l’infrastructure naturelle inspirera des changements positifs et mesurables dans nos communautés.
Au cours de sa première année d’existence, le partenariat Nature Force s’est concentré sur trois régions très peuplées de la Colombie-Britannique, de l’Ontario et du Québec, où les communautés sont aux prises avec l’élévation du niveau de la mer, les inondations de surface ou les ondes de tempête sur les lacs.
Il y a plusieurs années, la chercheuse Natalia Moudrak, de l’Intact Centre on Climate Adaptation (Université de Waterloo), a fait sensation avec un rapport intitulé When the Big Storms Hit (Quand les grandes tempêtes frappent), qui expliquait la rentabilité de la conservation des milieux humides pour réduire l’impact financier des inondations. Son rapport, financé en partie par CIC, a donné lieu à une série d’études qui ouvrent la voie à des solutions basées sur la nature pour résoudre un problème qui ne cesse de s’aggraver.
Comment les milieux humides en amont peuvent-ils aider les communautés urbaines ? Les milieux humides peuvent contribuer à prolonger le cycle de vie et à réduire les coûts des infrastructures construites, tout en offrant de nombreux autres avantages aux collectivités, notamment une eau plus propre, la capture du carbone et un habitat pour des centaines d’espèces de faune et de flore. En effet, ces écosystèmes excellent dans le stockage des précipitations et des eaux de ruissellement, ce qui réduit le risque d’inondation en aval.
Depuis 85 ans, CIC protège et restaure les écosystèmes du Canada. À ce jour, son équipe scientifique et opérationnelle nationale a mené à bien plus de 12 000 projets de conservation et produit plus de 700 publications scientifiques.
Ces expériences ont révélé que nous pouvons restaurer des écosystèmes, notamment des milieux humides, des rivières, des forêts, des marais côtiers et d’autres systèmes naturels, et que nous pouvons souvent reconnecter ces éléments pour rétablir des systèmes fonctionnels.
Il s’agit de problèmes urgents. Grâce à des investissements significatifs et à un changement profond dans la manière dont nous apprécions l’infrastructure naturelle de nos communautés, nous pouvons mettre en place une stratégie globale susceptible de modifier le paysage qui nous entoure.
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Nature Force représente un nouveau paradigme en matière de résilience des bassins versants, avec un investissement sans précédent du secteur de l'assurance dans les infrastructures naturelles.
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