Comment notre programme automnal relatif aux régions à faible rendement profite-t-il aux propriétaires fonciers?

À mesure que la récolte avance en Saskatchewan, une tendance de plus en plus courante se dessine. À côté des champs de chaume propres et bien entretenus, un enchevêtrement dense de kochia à balais à hauteur de la taille persiste dans les coins et en marge des champs, comme des favoris mal entretenus sur un visage rasé de près.

En Saskatchewan et dans les Prairies, ces zones touchées par le kochia à balais s’étendent chaque année. Les caractéristiques naturelles du kochia à balais lui confèrent un pouvoir concurrentiel; plus récemment, cette mauvaise herbe nuisible est devenue encore plus envahissante, résistant aux pesticides, notamment au glyphosate, ainsi qu’aux modes d’action des groupes 2, 4 et maintenant 14. Les chercheurs ont également suivi l’expansion incessante du kochia à balais vers le nord, alors qu’il continue à coloniser de nouveaux territoires en dehors des zones prévues.

Mais le kochia à balais est plus qu’une simple nuisance : il est souvent le symptôme de problèmes plus profonds et sous-jacents liés au sol, notamment la salinité, qui rendent certaines zones impropres à la culture annuelle. Le Prairie Precision Sustainability Network (PPSN) est un partenariat canadien entre chercheurs et producteurs qui vise à mieux comprendre et orienter la gestion des terres cultivées à faible rendement. Sam Robinson, chercheur au PPSN et scientifique à l’Institut de recherche sur les terres humides et la sauvagine de Canards Illimités Canada (CIC), estime qu’il y a environ 2,8 millions d’hectares de terres agricoles à faible rendement dans les Prairies canadiennes. Cela équivaut à 5,3 hectares dans chaque quart de section, soit des terres qui restent improductives malgré l’apport d’engrais, l’utilisation de produits phytosanitaires et une gestion rigoureuse.

« Ces hectares à faible rendement en continu ne sont vraiment pas rentables, explique M. Robinson. En moyenne, les agriculteurs des Prairies perdent environ 28 dollars par hectare en essayant de produire des cultures annuelles dans ces zones. Mais les fourrages pérennes sont un autre outil à la disposition des agriculteurs pour transformer des hectares peu performants en fourrage productif tout en réduisant la pression des mauvaises herbes et les coûts d’intrants. »

Cet automne, CIC aide les producteurs de la Saskatchewan à passer à l’action grâce à son programme relatif aux régions à faible rendement. CIC coordonne l’application de semences sur mesure et travaille avec des partenaires fédéraux et provinciaux pour aider à maximiser les incitations financières qui reviennent aux producteurs, offrant jusqu’à 158 dollars par hectare accessible.

En raison de la hausse des coûts des intrants, la valeur élevée des terres et la volatilité des prix des produits de base, les agriculteurs ont besoin de solutions pratiques pour lutter contre les mauvaises herbes comme le kochia à balais. L’ensemencement de fourrages dans les zones touchées constitue une stratégie durable à long terme pour lutter contre le kochia à balais, une approche « unique » qui libère des ressources pour des hectares de champs plus productifs.