« Souvent, les bonnes nouvelles arrivent lentement et les mauvaises nouvelles arrivent d’un seul coup. Nous avons donc tendance à nous concentrer sur les mauvaises nouvelles qui déferlent sur nous, et non sur le travail de longue haleine que les gens accomplissent ensemble pour tenter de créer un monde meilleur dont tous peuvent profiter ».

Comme des graines dans un sol qui se réchauffe, les Canadiens s’éveillent au déclin généralisé de la biodiversité dans tout le pays. Tous les signes sont là : moins d’oiseaux dans les champs, moins d’insectes à laver sur le pare-brise, moins de plantes, et plus de béton. Soudain, une crise qui semblait lointaine est tangible.
La nature est en crise. C’est la nature de la crise que de sembler émerger de nulle part. Comme l’a dit l’auteur et éducateur numérique John Green : les mauvaises nouvelles arrivent toutes en même temps.
La conservation est un travail de longue haleine. Un petit milieu humide restauré sur une ferme, un enfant envoyé en excursion ou un paysage protégé pour la biodiversité peuvent sembler insignifiants par rapport à l’ampleur des pertes, mais ils s’additionnent pour façonner un monde plus naturel, plus sûr et plus vert.
Semer les graines de la connaissance
Une perte à grande échelle peut sembler sans espoir. Mais le Canada est au cœur de la recherche de solutions. Canards Illimités Canada est présent avec des solutions basées sur 85 ans d’expérience en matière de conservation et de restauration dans les milieux humides, les prairies et les forêts à travers le pays.
Pour inverser le déclin de la biodiversité, il faut une perspective scientifique globale qui puisse guider la conservation des habitats. La recherche, par sa nature, prend du temps, surtout avec les saisons changeantes du Canada, mais ce travail permet d’obtenir des conseils en matière de conservation pour de nombreuses années.
Plusieurs études sont en cours à l’institut de recherche de CIC pour mieux comprendre l’impact de la restauration des milieux humides sur la biodiversité. Les chercheurs James Paterson et Matt Dyson mènent une étude pluriannuelle sur la biodiversité dans les Prairies canadiennes. Le projet sur le terrain a commencé l’année dernière dans 60 milieux humides — 45 milieux restaurés et 15 naturels — avec l’installation de pièges photographiques et de microphones pour suivre la faune tout au long du printemps et de l’été.
En 2022, l’équipe a recensé plus de 150 espèces d’oiseaux et six espèces d’amphibiens dans les milieux humides restaurés. Cette année, 45 milieux humides restaurés ont été ajoutés à l’étude.
M. Paterson fait également partie de l’équipe qui a mis au point l’outil de cartographie et d’évaluation de la biodiversité des Prairies, un système qui aide à circonscrire les endroits où les investissements dans la conservation auront le plus d’impact. Cet outil établit les zones sensibles de la biodiversité et prédit comment les modifications de l’habitat affectent cette dernière. Soutenue par Techno nature RBC et financée par le partenariat continental de la North American Wetlands Conservation Act, l’équipe finalise le projet des Prairies et prépare la phase suivante dans l’est du Canada.

Cultiver la biodiversité à Snake Woods
Les personnes qui travaillent avec CIC pour restaurer les habitats sur leurs terres prennent souvent des mesures pour améliorer l’environnement naturel et l’apprécier. Mais certains s’engagent plus activement. Ce sont ceux qui peuvent transformer une ferme précédemment en activité dans le comté d’Oxford, en Ontario, en une propriété de rêve regorgeant de biodiversité. Scott Gillingwater et Teresa Piraino ont cherché pendant 10 ans la bonne propriété à réhabiliter pour la faune sauvage. Grâce à une planification minutieuse et à un enthousiasme débordant, le couple a créé les habitats nécessaires au rétablissement de la biodiversité à Snake Woods. Ils ont éliminé les espèces envahissantes et restauré l’habitat des milieux humides et des prairies, en collaboration avec CIC et des partenaires de conservation locaux. Ils ont également installé des nichoirs à oiseaux, des nichoirs à chauvessouris, un hibernaculum pour les serpents et planté des centaines de plantes indigènes.
« La création d’une diversité d’habitats était un objectif clé dès le départ », explique M. Gillingwater. « À ce jour, nous avons répertorié 1 600 espèces sauvages sur la propriété. De nombreux mammifères s’intègrent en milieu humide, surtout en été. De nombreuses espèces de libellules et de demoiselles utilisent les milieux humides pour se reproduire et chasser. Les oiseaux résidents sont présents tout au long de la saison chaude et les oiseaux migrateurs s’y arrêtent régulièrement. C’est un rêve devenu réalité pour nous, et nous racontons nos expériences et nos succès pour que d’autres puissent voir les avantages de vivre avec la nature ».
Récemment, Gillingwater et Piraino ont reçu le prix Oxford Stewardship 2022 pour leurs efforts. Et ils continuent d’enrichir la liste des espèces sauvages, y compris des espèces en danger, qu’ils observent au cours de leurs promenades à Snake Woods.


Les bonnes nouvelles se multiplient au projet Mang
Un ornithologue passionné est un cadeau pour la science. Depuis 10 ans, Jared Clarke et Kristen Martin suivent la diversité des oiseaux chanteurs sur le projet de restauration Mang de CIC et sur les terres voisines. Ils se rendent tous les matins de l’été à leur station de baguage située près de Regina, en Saskatchewan. Leur discipline en matière de collecte de données a été récompensée lorsqu’ils ont pu établir une station de suivi de la productivité et de la survie des oiseaux en collaboration avec l’Institute for Bird Populations, qui fournit le protocole rigoureux nécessaire pour observer, baguer et enregistrer les oiseaux chanteurs dans le cadre du programme. Ils ont recensé près de 100 espèces d’oiseaux dans leur station.
« En juillet dernier, nous avons attrapé une paruline jaune mâle que nous avions baguée pour la première fois en 2016 », explique Clarke. « Il est âgé d’au moins sept ans et c’est la troisième paruline jaune mâle que nous avons capturée six ans après avoir été baguée. »
La capture et l’enregistrement d’oiseaux précédemment bagués ont révélé au couple la fréquence à laquelle les oiseaux reviennent dans le même habitat pour se reproduire, et indiquent pourquoi chaque acre d’habitat perdu appauvrit la biodiversité. Et chaque acre d’habitat protégé la restaure.


30 pour 30 : un défi naturel aux proportions gigantesques
L’année dernière, le Canada a joué un rôle central dans l’adoption d’engagements mondiaux en matière d’environnement lors de la Conférence des parties de la Convention sur la diversité biologique qui s’est tenue à Montréal (COP15, partie 2). CIC a envoyé une équipe d’experts pour rejoindre la délégation soutenant le gouvernement fédéral lors du sommet.
Le Canada s’est engagé avec 200 autres pays à conserver 30 % des terres et des océans d’ici à 2030. Cet objectif a été adopté en ratifiant le cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal, une stratégie internationale visant à inverser le déclin de la biodiversité. L’engagement ambitieux du Canada exige des investissements considérables en environnement. CIC est prêt à renforcer son rôle dans la conservation de la biodiversité — naturellement.
Illustration: Crapaude des steppes © Ruth Ann Pearce
Qu’est-ce que la biodiversité ?
La biodiversité est l’ensemble des formes de vie qui composent notre environnement naturel. Cela inclut la variété de plantes, d’animaux, de champignons et de microorganismes qui travaillent ensemble pour créer des écosystèmes sains et équilibrés qui soutiennent la vie. La biodiversité est importante parce qu’elle soutient tout ce dont nous avons besoin dans la nature pour survivre et qu’elle a un impact direct sur notre santé et notre bien-être. Elle fournit de la nourriture, de l’eau douce, des abris, de l’énergie et des médicaments. La biodiversité soutient également les activités commerciales et récréatives qui contribuent à l’économie.
La biodiversité
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