L’année 2022 s’est conclue d’une façon inespérée. La communauté internationale a finalement convenu d’un « cadre mondial pour la biodiversité » afin de s’attaquer au déclin dangereux de la biodiversité et de restaurer les écosystèmes naturels.
Adopté dans le cadre de la COP 15 en décembre dernier, l’accord de Kunming-Montréal vise à protéger et à réhabiliter 30 % des milieux naturels terrestres et maritimes d’ici 2030.
La mise en œuvre de cet accord historique nécessitera énormément d’investissements, mais surtout du travail acharné pour atteindre la cible 30 x 30 car la survie de millions d’espèces et l’avenir de notre planète dépendent de notre réussite collective.
Des mesures concrètes et des efforts considérables seront requis pour arriver à 30 % d’ici 2030, mais surtout afin de conserver le mouvement qui s’est créé durant la COP15 tout au long des sept prochaines années.
Accélérer la conservation
En décembre, le gouvernement du Québec a promis de se doter d’un plan pour atteindre les cibles. Ce dernier reposera principalement sur deux nouveaux outils ; le « Plan Nature » et le « Fond bleu ».
Le rôle essentiel des organismes de conservation, des villes et des autres intervenants qui travaillent de concert avec les gouvernements pour accélérer la conservation dans le sud du Québec a été mis de l’avant lors d’une rencontre organisée en marge de la COP. En réponse à cet événement, Québec s’est engagé à agir là où la biodiversité est riche et où les pressions exercées sur les écosystèmes sont les plus importantes en investissant près de 200 M$ pour soutenir les initiatives de conservation en terres privées au sud du 49e parallèle
La conservation de notre patrimoine naturel collectif
De son côté, le gouvernement du Canada entend investir jusqu’à 90 M$ sur trois ans pour prolonger le programme de conservation du patrimoine naturel. Un financement qui permettra de protéger 180 000 hectares supplémentaires de terres écosensibles et d’établir de nouvelles aires protégées dans tout le pays.
Un nouveau soutien de 227 M$ visant à faire progresser les efforts en matière de conservation des océans, notamment en améliorant la compréhension du milieu marin canadien, en restaurant les habitats aquatiques, et en contribuant aux initiatives de conservation a aussi été annoncé.
Le fédéral versera également un financement substantiel pour aider les pays en développement à mettre en œuvre le cadre mondial de la biodiversité.
Agriculture durable et pollution sous la mire
Les délégations internationales se sont aussi engagées à se tourner vers une agriculture, une foresterie et des pêcheries qui intègrent des pratiques favorables à la biodiversité.
Constatant la réponse exceptionnelle des agriculteurs québécois pour l’adoption de meilleures pratiques environnementales à la ferme, Québec a profité de l’occasion pour annoncer la bonification du programme de rétribution financière pour les producteurs.
Le gouvernement fédéral amorcera une vaste consultation de l’ensemble du milieu agricole canadien pour l’élaboration d’une nouvelle stratégie pour une agriculture durable.
La diminution des risques que représentent toutes les sources de pollution notamment le plastique est également inscrite dans l’accord, qui précise qu’elles devront être réduites à des niveaux qui ne sont pas dommageables pour la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes.
En ce sens, le Canada interdit depuis le 20 décembre la fabrication et l’importation pour la vente de certains produits en plastique à usage unique néfastes. Le gouvernement du Canada entend aussi poursuivre ses démarches afin d’atteindre le zéro déchet de plastique dans les prochaines années.
2023 : une année charnière
Des mesures concrètes doivent être entreprises rapidement, non seulement pour maintenir l’élan de la COP, mais surtout pour conserver notre patrimoine naturel et reconstruire la relation que nous entretenons avec la nature.
Nous sommes prêts à agir ! Au cours des 85 dernières années, les équipes de Canards Illimités Canada, dont celle du Québec, ont développé une expertise enviable en matière de conservation et de restauration des milieux humides.
La double crise des changements climatiques et de la régression de la biodiversité nous apporte son lot de défis. Dans les derniers jours, les dérèglements météorologiques ont perturbé notre temps des fêtes, mais les effets néfastes de cette crise menacent aussi nos récoltes, notre santé, notre économie et notre avenir.
Les milieux humides représentent une importante partie de la solution pour lutter contre les conséquences dévastatrices de la crise. C’est pourquoi nous prions les gouvernements d’agir rapidement afin de mobiliser les ressources nécessaires pour déployer des projets structurants qui nous permettront d’aller plus loin, ensemble, et de protéger et restaurer la biodiversité.