Bill Cooper était de la trempe de ceux qui n’ont pas froid aux yeux. Quand son oncle J.J. Cooper, l’a invité à investir dans l’aménagement de la propriété riveraine du lac Saint-François, il a vendu son exploitation agricole pour réunir le financement voulu.
Ces deux hommes d’affaires ont donné naissance à une collectivité de vacanciers toute proche, en voiture, à l’est de Cornwall, sur la rive nord de la voie maritime du Saint-Laurent. Au fil du temps, Bill a constaté que le marais où il avait passé sa petite enfance à pêcher et à chasser pourrait être aménagé lui aussi, ce qui réduirait considérablement l’habitat faunique côtier dans la région.
Loin de faire les choses à moitié, il s’est présenté au conseil municipal de la localité, s’est fait nommer au conseil d’administration de l’Office de protection de la nature de la région de Raisin et a mobilisé les responsables de la réglementation de la localité et ses voisins afin de protéger le marais avant qu’il soit trop tard.
Mais il n’allait pas s’arrêter en si bon chemin. Dans les années 1980, il a tiré les ficelles qui allaient permettre de réunir Canards Illimités Canada et le Club de pêche et de chasse de South Lancaster avec le propriétaire foncier, soit l’Office de protection de la nature de la région de Raisin, afin d’optimiser les marais et d’aménager l’un des milieux humides les plus importants en Ontario.

Trente années plus tard, la Zone de conservation du marais Cooper est un trésor communautaire. Elle est dotée de trottoirs de bois, de caches et de tours d’observation, ainsi que d’un centre d’éducation en plein air animé et dirigé par l’Office de la conservation, le Cooper Marsh Conservators, l’Institut des sciences environnementales du fleuve Saint-Laurent, ainsi que le River Institute et le Club d’ornithologie de Cornwall et de la région.
Qu’il s’agisse des grues du Canada ou des tortues peintes, ou encore des ardents défenseurs de la conservation qui continuent de surveiller les marais, il est évident que les nombreux visages du marais Cooper s’inscrivent dans l’héritage naturel de Bill Cooper.

Tous au rendez-vous : oiseaux, mammifères et espèces en voie de disparition.
L’aide-mémoire de la Zone de conservation du marais Cooper dresse la liste de 130 espèces d’oiseaux communs et rares. Le balbuzard pêcheur, la guifette noire, la grande aigrette, le bihoreau gris, la grue du Canada et de nombreuses espèces sauvagines sont du nombre des espèces qu’on peut apercevoir dans ce marais. De nombreux mammifères communs y ont aussi élu domicile, de concert avec des amphibiens et des reptiles comme la tortue peinte et la tortue hargneuse, le crapaud d’Amérique et la rainette crucifère, tous en voie de disparition.
Les récents travaux de restauration de la Zone de conservation du marais Cooper, en 2018-2019, ont permis d’éliminer le phragmite, plante envahissante, et d’améliorer sur près d’un kilomètre l’infrastructure de la digue de terre dans la section de la propriété constituée du marais Charlottenburgh. Les travaux de restauration ont été financés par le Fish and Wildlife Service des États-Unis dans le cadre de la North American Wetlands Conservation Act, par l’entremise de l’Axalta Coating Systems, de la Fondation Crabtree, du ministère des Richesses naturelles et des Forêts, et d’Environnement et Changement climatique Canada.