L'hibernation : Une stratégie de survie

Pourquoi certaines espèces hibernent-elles et d’autres non ? L’hibernation est une stratégie de survie pour les animaux de la faune qui ne disposent pas d’une source de nourriture fiable en hiver. Chaque année, lorsque la nourriture se raréfie, en plus d’autres facteurs saisonniers, ces créatures subissent d’importants changements physiques qui leur permettent de se retirer pendant des semaines, voire des mois.

Certains animaux, comme les chauves-souris et les tamias, sont de véritables pros de l’hibernation. Pendant qu’ils se reposent, leur corps se refroidit et leur métabolisme, leur rythme cardiaque et leur respiration ralentissent considérablement. Ils peuvent se réveiller pendant de courtes périodes pour boire de l’eau ou répondre à d’autres besoins.

Les hibernants plus légers se retirent en cas de mauvais temps, mais quittent régulièrement leur terrier ou leur nid pour se nourrir lorsque les journées ou les nuits sont plus chaudes. Dans le sol ou sous l’eau, les reptiles et les amphibiens entrent dans un état appelé la brumation, où ils bougent très peu tant que l’environnement reste froid.

Les journées d’hiver très chaudes, qui sont de plus en plus fréquentes, peuvent faire sortir la faune hibernante trop tôt dans la saison, lorsque les sources de nourriture printanières, telles que les insectes, ne sont pas encore disponibles. Pour les insectes tels que les abeilles et les guêpes, un réveil précoce peut signifier qu’il n’y a pas de plantes pollinisatrices, leur principale source de nourriture.

Traces d’hiver

La neige joue un rôle important dans la survie des animaux et des oiseaux des latitudes septentrionales. Si vous observez attentivement la surface de la neige, vous verrez de petits trous disséminés ici et là. Il s’agit souvent d’ouvertures de conduits d’aération reliés à des réseaux de tunnels de neige créés par des souris et d’autres petits animaux. À l’extrémité de ces tunnels se trouvent des nids chauds faits de matières végétales où les petits mammifères se blottissent sous un épais manteau neigeux.

En haut, l’apparition de traces d’animaux dans la neige est un signe certain d’activité hivernale. L’élan laisse des traces profondes lorsqu’il se déplace dans la neige. Les pieds larges et poilus des lièvres d’Amérique leur permettent de sauter sur la surface sans s’enfoncer. Les traces de la gélinotte montrent les écailles acérées qui l’aident à saisir les branches gelées lorsqu’elle passe de l’alimentation au sol à la recherche de bourgeons, de chatons (la plante, pas l’animal!) et de fruits gelés dans les arbustes et les arbres.

Les grenouilles hibernent-elles ?

La conservation des amphibiens n’a jamais été aussi importante qu’aujourd’hui. Une importante étude mondiale (octobre 2023) a confirmé que deux espèces d’amphibiens sur cinq sont menacées d’extinction, principalement en raison de maladies et de conditions climatiques de plus en plus sèches. Les grenouilles et les crapauds occupent une place importante dans les écosystèmes des zones humides : ils se nourrissent d’insectes, mais sont également mangés par des prédateurs tels que les grands échassiers.

Mais ce n’est pas tout : les amphibiens sont des stratèges de la survie extrême. Par exemple, certaines grenouilles se refroidissent tellement en hiver qu’elles gèlent, comme les grenouilles des bois. Ces grenouilles brunes discrètes vivent dans les forêts et les zones humides de tout le pays.

Comment les grenouilles des bois survivent-elles à l’hiver ?

Les grenouilles des bois survivent à l’hiver non pas en s’enfouissant dans la boue comme certaines espèces, mais en se cachant sous des feuilles ou des troncs. Elles peuvent geler comme une petite rondelle de hockey brune et, au printemps, dégeler et continuer à vivre sans effets néfastes.

Comment y parviennent-ils ? Lorsque les températures chutent en automne, leur foie convertit les réserves de graisse qu’ils ont accumulées pendant l’été en des niveaux de glucose sanguin jusqu’à 80 fois supérieurs à ceux que l’on trouve chez l’homme. Cela empêche leur sang de geler et protège leurs organes vitaux, même si de la glace se forme dans l’espace à l’extérieur de leurs cellules. Pendant qu’elles se reposent, les microbes présents dans leur intestin recyclent l’urée dans leur corps, ce qui protège également leurs tissus du froid.

Ces processus permettent d’éviter les dommages lorsque le corps de la grenouille des bois s’éteint à cause du froid, sans que son cœur ne batte ou que ses poumons ne respirent. Lorsque le printemps arrive, elles sont les premières grenouilles à chanter en chœur, souvent lorsque la glace est encore présente sur les étangs.

Canards colverts en train de boire

Les grenouilles ne sont pas les seules à avoir des stratégies surprenantes pour affronter le froid. Pour éviter de perdre trop de chaleur corporelle dans la neige et la glace, les canards modifient la circulation sanguine dans leurs pattes et leurs pieds. Ce changement est suffisamment radical pour que seulement 5 % de la perte de chaleur du canard se produise au niveau des pattes, malgré le contact avec la glace, la neige et l’eau froide.