Pour les passionnés de sauvagine, il s’agit du relevé le plus attendu de l’année. Les résultats du rapport Trends in Duck Breeding Populations de 2018 sont maintenant connus. Et bien que les chiffres aient baissé depuis l’an dernier, les populations restent élevées et vigoureuses dans l’ensemble. On a relevé environ 41,2 millions de canards nicheurs. C’est 13 % de moins que l’estimation de l’an dernier, soit 47,3 millions, et 17 % de plus que la moyenne à long terme.
Qu’est‑ce qui a fait la différence entre 2017 et 2018? Le printemps sec dans les Prairies canadiennes.
« L’an dernier, les canards nicheurs ont été accueillis par des milieux humides abondants en eau partout dans le sud du Manitoba, de la Saskatchewan et de l’Alberta, explique David Howerter, directeur des Opérations nationales de conservation de CIC. Mais le printemps dernier, c’était une tout autre histoire. La sécheresse a obligé certaines espèces de sauvagine à se déplacer à des milliers de kilomètres au nord. Certaines ont même renoncé entièrement à nicher. »
Mais il n’est pas nécessaire de tirer la sonnette d’alarme. Il n’est pas rare que les Prairies s’assèchent, et les milieux humides connaissent naturellement des cycles d’humidité et de sécheresse. Les efforts de conservation de CIC permettent de veiller à ce que les espèces puissent continuer d’être productives.
Ce rapport nous rappelle que nous avons besoin d’un habitat sain d’un océan à l’autre, puisque les zones et les épisodes d’humidité changent chaque année, précise M. Howerter. Quand les canards arrivent dans une prairie sèche, il est essentiel que l’habitat situé plus au nord dans la forêt boréale soit sain et abondant. C’est ce compromis qui permet aux populations de rester résilientes, et c’est ce qu’on voit cette année. »
Le rapport Trends in Duck Breeding Populations de 2018 s’inspire des relevés du Service canadien de la faune et du Fish & Wildlife Service américain en mai et au début de juin. En faisant appel à des avions, à des hélicoptères et à des équipes au sol à l’œil aguerri, ces organismes examinent l’habitat de reproduction et les populations sur plus de 3,6 millions de kilomètres carrés au Canada et dans le nord des États‑Unis.
Voici un aperçu des estimations des espèces d’après ce rapport :
- Les populations de sarcelles d’hiver sont comparables à celles de l’an dernier, à 3,0 millions, ce qui représente 42 % de plus que la moyenne à long terme.
- Les populations de sarcelles à ailes bleues baissent de 6,5 millions, ce qui représente tout de même 27 % de plus que la moyenne à long terme.
- Les populations de canards souchets restent vigoureuses, à 4,2 millions, soit 62 % de plus que la moyenne à long terme.
- Les populations de canards pilets ont plongé à 2,4 millions, soit 18 % de moins qu’en 2017.
- Les populations de fuligules à tête rouge sont comparables à celles de l’an dernier, à 1,0 million, mais restent tout de même vigoureuses, à 38 % de plus que la moyenne à long terme.
- Les populations de fuligules à dos blanc restent vigoureuses, à 0,7 million, soit 16 % de plus que la moyenne à long terme.
- Les populations de fuligules sont comparables à celles de 2017, à 4,0 millions, ce qui représente 20 % de moins que la moyenne à long terme.
Depuis le premier jour, CIC s’en remet à ces relevés pour éclairer ses travaux de conservation. Quand il a pris son envol, en 1938, CIC s’en remettait à des bénévoles (les « Keemen ») pour rendre compte de leur observation de la sauvagine nicheuse et migratrice, de l’état de l’habitat et des conditions météorologiques dans leur localité. Cette année, dans le cadre du quatre‑vingtième anniversaire de CIC, nous rendons hommage à ces premiers « citoyens scientifiques». Des gens comme Glen Michelson en Alberta, Christine Pike en Saskatchewan et Don Lee au Manitoba ont tous joué le rôle de Keemen et de Keewomen et ont permis à CIC de s’acquitter de son engagement dans la conservation fondée sur la science.
Les données extraites de ces rapports sont extrêmement utiles pour planifier l’effort de conservation, explique David Howerter. Bien que la technologie et les méthodes aient pu changer dans les 80 dernières années, il est toujours aussi essentiel de savoir comment les oiseaux réagissent aux conditions environnantes. Il s’agit de l’information qu’il nous faut pour réussir à mener à bien nos travaux de conservation. »
Le rapport Trends in Duck Breeding Populations a été lancé en 1955; il s’agit, dans le monde entier, du relevé le plus ancien et le plus complet de la sauvagine dans le monde. Il est établi de concert par le Fish and Wildlife Service des États‑Unis (USFWS) et le Service canadien de la faune (SCF) d’Environnement et Changement climatique Canada.
Pour de plus amples renseignements, et pour prendre connaissance du rapport complet du relevé et de la répartition des différentes espèces, nous vous invitons à consulter le site Web de Ducks Unlimited Inc.