La baie d’Atocas, située sur la rivière des Outaouais, en Ontario, est un cadeau naturel qui n’en finit pas d’offrir des avantages écologiques illimités. Depuis l’achat initial de la propriété par Canards Illimités Canada (CIC) en 2000, et l’acquisition subséquente de 50 acres (20 hectares) supplémentaires en 2022, le site est un exemple brillant de la façon dont l’agriculture et la restauration des milieux humides peuvent coexister avec succès et devenir un modèle de durabilité.
Au fond, l’histoire de la baie d’Atocas est celle d’une collaboration et d’une préoccupation commune pour l’environnement. Au cours du siècle dernier, 95 % des milieux humides ont été détruits par l’agriculture. Le potentiel de restauration des milieux humides de la baie d’Atocas et l’impact positif sur la résilience climatique et la biodiversité étaient une opportunité que CIC ne pouvait pas laisser passer, afin d’améliorer encore les divers habitats de la sauvagine qui s’y trouvent.
CIC a acheté la baie Atocas dans le cadre du Plan conjoint des habitats de l’Est (PCHE), un partenariat entre les gouvernements, les organisations et les groupes de conservation visant à sécuriser les habitats vitaux des milieux humides. La restauration de ses caractéristiques naturelles a nécessité une série de travaux préliminaires avant le début des travaux. Des études biologiques sur le terrain et des études sur les oiseaux d’eau, des inspections techniques sur le terrain, des conceptions, des autorisations et des approbations budgétaires ont été nécessaires avant de se lancer dans ce projet pluriannuel d’envergure.
Au début des travaux, de nombreux milieux humides asséchés ont été restaurés, tandis que d’autres ont été laissés en l’état afin de contrôler le taux de réussite pour les oiseaux aquatiques. Comme on pouvait s’y attendre, les milieux humides restaurés ont eu beaucoup plus de succès, attirant plus d’oiseaux aquatiques, que ceux laissés en l’état. Il est clair que CIC était sur la bonne voie.
Le lien entre l’agriculture et la conservation de la faune
Rod MacLaren, le premier agriculteur à avoir loué la propriété, a poursuivi ses activités d’élevage à la baie d’Atocas après que CIC n’a pris possession. À son décès, Sylvain et Annette Lepage, qui exploitaient une ferme bovine sur des terres adjacentes à celles de MacLaren, ont repris son troupeau ainsi que le bail. Aujourd’hui, la famille Lepage exploite toujours un élevage de bovins sur des terres louées de CIC.
Le projet de la baie d’Atocas montre comment l’agriculture et la gestion de l’habitat de la faune peuvent fonctionner ensemble. Plusieurs pratiques agricoles respectueuses de l’environnement ont été mises en œuvre sur la propriété, notamment l’installation de clôtures d’exclusion du bétail, le pâturage en rotation, d’autres sources d’abreuvement du bétail et le retardement de la fenaison afin de réduire la mortalité de la faune.
Au fur et à mesure de l’avancement des travaux, deux autres propriétés appartenant à des familles locales ont été achetées par CIC et 39 autres segments de milieux humides ont été restaurés. L’année dernière, 50 acres (20 hectares) supplémentaires ont été achetés à la famille Lepage avec le soutien du Fonds de solutions climatiques pour une nature intelligente d’Environnement et Changement climatique Canada. Avec ces zones supplémentaires sécurisées au fil des ans, la propriété s’étend maintenant sur plus de 2 000 acres (809 hectares) de hautes terres vallonnées, de milieux humides et de petits lacs.
«Nous avons la chance de pouvoir sécuriser encore plus de terres à Atocas Bay», déclare Mikayla Stinson, spécialiste de la conservation pour CIC dans l’est de l’Ontario. «Il est gratifiant d’avoir un tel impact positif et de le voir de ses propres yeux. Cela montre ce que l’on peut accomplir lorsque les gens ont une vision et un objectif communs.»
Au total, CIC a restauré près de 300 bassins de milieux humides sur le site, offrant des avantages significatifs aux oiseaux aquatiques, à la faune et aux habitants de la région. On y trouve désormais plus de 13 espèces d’oiseaux aquatiques, dont l’oie des neiges, le canard colvert, le canard noir, la sarcelle à ailes bleues, le canard chipeau, le canard branchu, le petit garrot et le fuligule à collier. La baie d’Atocas abrite également plusieurs espèces rares, dont la sterne noire et le hibou des marais, et présente la plus forte densité de bobolinks nicheurs de l’Ontario et du Québec.

Le pouvoir des partenariats de conservation
Cette importante initiative de conservation a été rendue possible grâce au soutien d’une multitude de partenaires en matière de conservation, notamment le ministère des Richesses naturelles de l’Ontario, Habitat faunique Canada, Environnement et Changement climatique Canada, la North American Wetlands Conservation Act (NAWCA), Canards Illimités Inc. et sept agences de protection de la faune d’État par l’entremise du Fall Flights Program, la Stirling Adams Foundation, le Prescott-Russell Stewardship Council, les Comtés unis de Prescott-Russell et l’Office de protection de la nature de la Nation Sud.
Alors que CIC célèbre son 85e anniversaire, des partenariats solides continuent d’être essentiels pour réaliser sa vision de milieux humides sains et d’eau propre pour les oiseaux d’eau, la faune et la flore et les gens. Le remarquable projet de la baie d’Atocas met en évidence les avantages des milieux humides restaurés et la façon dont les pratiques de gestion agricole peuvent soutenir à la fois l’agriculture et la faune.