Un ancien Keeman se raconte
Don Lee, bénévole, a fait ses premiers pas dans la conservation en 1982. Il est resté fidèle au poste.

En 1982, Don Lee n’a pu résister à l’appel. Et 35 ans plus tard, il reste fidèle au poste.
En décembre, ce résident d’Hamiota, au Manitoba, a communiqué avec nous en apprenant que nous étions en quête d’articles sur les Keemen d’origine dans le cadre des festivités du 80e anniversaire de CIC.
Quelle chance d’avoir de ses nouvelles! Il a pris le temps de faire un retour sur son précieux travail de bénévolat dans le cadre d’un programme qui a permis à CIC de s’illustrer.
« Tout bien réfléchi, j’ai adoré l’expérience », confie‑t‑il.
CIC a mis sur pied le Programme Keeman dès sa première année d’activité, en 1938. Les Keemen étaient en fait les premiers bénévoles de CIC. Sillonnant le territoire et scrutant le ciel, ils transmettaient à CIC le fruit de leurs observations sur la sauvagine, la faune et l’état de l’habitat.
Lee nous apprend qu’il a entendu parler du programme en prenant connaissance d’un magazine de Ducks Unlimited aux États‑Unis dans les années 1980, à une époque où la population des canards battait de l’aile. Il a aussi été motivé par sa passion du plein air — comme sa première chasse à la bernache avec son beau‑frère dans les années 1960 et l’époque où il a été témoin d’une scène exceptionnelle : « J’étais en train de semer les champs quand j’ai aperçu une nuée de grues blanches dans le ciel. J’en ai compté environ 27 ».
C’est ainsi qu’en 1982, cet agriculteur depuis toujours, grand éleveur de bovins Hereford et chasseur très attaché au territoire, a décidé de joindre les rangs des Keemen de CIC.
Il a pris la suite de Lloyd Sheridan, ancien Keeman, pour surveiller la région de Crandall, de Miniota et d’Hamiota, là où se trouvait son exploitation agricole. Chaque année, au printemps et à l’automne, il faisait ses tournées. Et il arpentait beaucoup de terrain : neuf cantons en tout. « Je me servais d’un aide‑mémoire et j’envoyais des comptes rendus sur le niveau de l’eau dans les marécages, sur le nombre de tétras des prairies que j’apercevais, et ainsi de suite », explique‑t‑il.
Il surveillait un territoire émaillé des fondrières et des marécages dont ont besoin les canards pour nicher et se reproduire. Ses précieux comptes rendus ont guidé les efforts de CIC dans la restauration et la conservation des milieux humides de la région, jusqu’à ce qu’on mette fin au Programme Keeman, à la fin des années 1990. Il a toujours le certificat que lui a remis CIC pour le remercier de ses comptes rendus.
Puisque j’avais passé ma petite enfance ici, je savais où commençaient et finissaient les plans d’eau, précise‑t‑il. Les Keemen étaient les yeux et les oreilles de CIC sur le terrain, ce qui lui évitait d’avoir à se disperser. »
Don Lee a ensuite collaboré à la mise sur pied du district de conservation de la Haute-Assiniboine, à l’époque où il était conseiller pour la municipalité régionale de Miniota. Il nous apprend qu’il a aussi demandé à CIC d’aménager, dans les marais les plus vastes, un plus grand nombre d’îlots de nidification, pour éviter que les moufettes et d’autres prédateurs aient facilement accès aux nids.
Sa participation au Programme Keeman l’a amené à jouer, en 1986, un autre rôle comme bénévole : il est en effet devenu, cette année‑là, le premier président du comité de financement de CIC à Hamiota. « Pendant un certain nombre d’années, nos dîners ont accueilli beaucoup de monde et rapporté à CIC des fonds considérables », précise‑t‑il. Malheureusement, le comité a cessé ses activités en 2017. « La relève n’était pas au rendez-vous, et les bénévoles étaient épuisés. Il n’y a pas beaucoup de jeunes ici pour jouer ce rôle et reprendre le flambeau. »
Dans l’ensemble, affirme Don Lee, « CIC a accompli un travail colossal au fil des ans. Il s’est plutôt bien débrouillé. Et il s’est vraiment illustré ici ».

CIC a laissé son empreinte sur toute sa vie. Son épouse Mardie, infirmière retraitée, et lui ont quitté leur exploitation agricole pour s’installer dans le village d’Hamiota en 2002. Les murs de leur maison sont tapissés de reproductions de CIC, et ils sont propriétaires d’une collection exceptionnelle d’appelants.
Celui qui a toujours été « campagnard dans l’âme » visite tous les jours la ferme familiale pour aider son fils aîné, qui y élève du bétail. Son fils aime lui aussi chasser. Son autre fils et sa belle‑fille, qui habitent Toronto, adorent observer les oiseaux. « Mais je dois éduquer mes petits‑enfants et leur inculquer le goût de la vie en plein air », lance‑t‑il en riant, en précisant qu’il a emmené deux de ses petits‑enfants à la pêche sur la glace. L’été venu, toute la famille (dont ses trois petits‑enfants et quatre arrière‑petits‑enfants) adore passer du temps non loin de là, au lac des Prairies.
Pour Don Lee, devenir Keeman de CIC en 1982 était comme une seconde nature. Passionné de plein air, il tâche de transmettre son enthousiasme aux générations de demain.
En 2018, année de son 80e anniversaire, CIC lance l’« Année du bénévole » en publiant les récits de la vie de bénévoles d’hier et d’aujourd’hui comme Don Lee. Si vous avez vous aussi une anecdote à raconter sur les Keemen, adressez‑nous un courriel ou donnez‑nous un coup de fil (1-800-665-3825).