Comme l’a dit si bien le dramaturge Anton Techekhov, « la connaissance n’est d’aucune utilité si on ne la met pas en pratique ». Nulle organisation n’incarne mieux que Canards Illimités Canada (CIC) le principe de cette citation sur le territoire canadien. Depuis 1938, à l’époque où nos premiers scientifiques citoyens bénévoles ont rendu compte des conditions de l’habitat local et de la sauvagine observée pour nous aider à prioriser nos efforts de conservation, nous nous en remettons aux connaissances scientifiques et à leurs applications pour résoudre les problèmes conservationnistes du monde réel.
On ne pourrait pas choisir de meilleur moment pour faire appel à notre savoir‑faire.
Ce que peut faire la science conservationniste pour enrayer la crise de la biodiversité
Aujourd’hui, à l’heure où nous affrontons les crises frontales du dérèglement du climat et de la dégradation de la biodiversité, il est parfois difficile de savoir à qui s’adresser pour s’orienter. Nous devons aussi protéger nos habitats naturels en déclin pour la faune tout en préservant leurs bienfaits économiques et leurs valeurs sociales. Nous devons donc nous livrer à un savant jeu d’équilibre. La science et la technologie peuvent nous aider à le faire.
En prenant en connaissance de cause des décisions fondées sur des connaissances scientifiques rigoureuses et en faisant appel à la technologie de pointe, nous serons mieux en mesure d’harmoniser la conservation des habitats fauniques avec notre bien‑être économique et social.

La conservation scientifique à l’œuvre
Directeur national de l’institut de recherche de grande notoriété de CIC, Stuart Slattery encadre une équipe interne d’experts scientifiques qui travaillent à la croisée des chemins des milieux humides, de la biodiversité et du dérèglement climatique. Ces professionnels ont réuni un vaste corpus de travaux de recherche défricheurs et revus par leurs pairs, qu’ils ont dirigés ou conduits en collaboration avec des partenaires scientifiques qui regroupent aussi bien des organismes gouvernementaux, des chercheurs universitaires, des grandes sociétés et des propriétaires fonciers, entre autres. Les organisations de Ducks Unlimited font la synthèse de leurs études et projets menés sur le terrain et les publient chaque année dans l’International Science Report.
Slattery connaît mieux que quiconque la nécessité de prioriser les décisions sur les secteurs dans lesquels il faut investir des ressources et des moyens scientifiques limités. Par exemple, pour une organisation à but non lucratif vouée à la conservation de l’habitat comme CIC, « les activités qui répondent à nos plus grandes incertitudes, dans nos territoires géographiques les plus importants, et qui nous offrent les meilleures perspectives de réaliser notre mission conservationniste doivent primer », explique‑t‑il.
À titre d’exemple, il attire l’attention sur un ingénieux outil de cartographie de la biodiversité, que les scientifiques de CIC sont en train de mettre au point pour éliminer une partie de l’approximation dans le ciblage de la conservation et de la restauration de l’habitat dans les Prairies du Canada. Ces scientifiques font appel à la modélisation prédictive de la biodiversité à l’échelle du domaine agricole pour étayer les décisions fondées sur les données dans le choix des secteurs auxquels il faut consacrer des fonds conservationnistes dans cette région très menacée pour faire rejaillir des bienfaits maximums. Ils s’attendent à en étendre l’application à d’autres paysages fonctionnels.
« L’objectif de cet outil est d’aider les propriétaires fonciers, les producteurs agricoles et les grandes sociétés à mieux connaître le concours que peuvent apporter à la promotion de la biodiversité les activités de gestion du territoire, dont la conservation et la restauration des caractéristiques naturelles », explique Stuart Slattery.
Ces outils très perfectionnés sont de puissantes forces pour la conservation. Les outils de télédétection permettent à CIC de cartographier et gérer efficacement de vastes pans du territoire naturel du Canada pour étayer les efforts de conservation menés par les Autochtones. La technologie des drones et l’intelligence artificielle sont en train de transformer les moyens grâce auxquels CIC peut recenser et restaurer les habitats des milieux humides essentiels pour les espèces menacées et en péril, afin de maîtriser les inondations et de séquestrer le carbone. Ces sources de données très exactes permettent de s’assurer que nous prenons les décisions d’investir nos efforts de conversation dans les secteurs qui comptent le plus.

La science est une puissante force pour la conversation… et pour la biodiversité
La réalité de la science et la réalité du monde : les investissements scientifiques pragmatiques de CIC concourent aux efforts de préservation de la biodiversité de mille et une manières, qu’il s’agisse d’éclairer les ressources pour l’industrie dans le cadre de pratiques responsables et durables qui protègent les habitats fauniques ou de participer aux projets de surveillance et d’encadrement des populations sauvaginières et fauniques partout en Amérique du Nord, ou encore d’analyser la puissance et le potentiel des milieux humides pour offrir des solutions climatiques inspirées de la nature. Nous menons la voie à suivre dans la conservation et la recherche sur les milieux humides pour permettre de résoudre les problèmes liés à la qualité et à la quantité de l’eau au Canada.
En somme, nous réunissons (et échangeons) des données et des connaissances qui façonnent les moyens de prendre les décisions conservationnistes aujourd’hui et demain.

Les scientifiques citoyens (comme vous) peuvent nous aider
Depuis que nous avons vu le jour, il y a 84 ans, la science citoyenne — ou communautaire — nous appuie toujours dans nos efforts. Par exemple, l’outil de cartographie de la biodiversité fait appel à des données de recherche des observations de la faune récoltées dans l’application iNaturalist et dans d’autres sources. Enfin, les récentes observations dans le cadre de notre initiative Projet Libellule nous permettent de mieux connaître cette importante espèce baromètre de la biodiversité, qui s’en remet aux milieux humides pour sa subsistance et sa survie. Voici cinq moyens amusants de nous aider à promouvoir la conservation.

Les investissements dans la recherche et la technologie sont essentiels pour atteindre les objectifs de la biodiversité
Les professionnels de la science de CIC réunissent plus de 80 années d’expérience, et ils mettent en œuvre au quotidien leurs connaissances et leurs outils technologiques. Or, pour garder notre élan, nous devons développer la capacité de la communauté des conservationnistes.
Alors que les gouvernants du monde se réuniront à Montréal pour la COP 15, CIC plaidera pour l’avancement de la science et de la technologie afin de muscler les efforts que nous consacrons à la biodiversité. Au Canada, les gouvernements et les grandes sociétés peuvent adopter des mesures pratiques :
- Investir dans la recherche, dans les secteurs dans lesquels il existe des lacunes dans l’information sur la biodiversité, afin de permettre de prendre des mesures dans la planification et la coopération dans le domaine de la conservation à l’échelle des territoires, des continents, et même du monde entier. Par exemple, en investissant dans des méthodes (comme l’outil de cartographie de la biodiversité de CIC) pour suivre les progrès accomplis dans la réalisation des cibles nationales et mondiales de la biodiversité qui débordent le cadre des mesures de la superficie sectorielle.
- Généraliser l’intégration de la biodiversité grâce à la recherche portant sur les solutions inspirées de la nature dans les paysages fonctionnels, puisque c’est dans le Sud du Canada, région dans laquelle l’agriculture et les villes ont considérablement transformé le territoire et les plans d’eau, que la biodiversité nationale est la plus durement touchée. Nous devons faire appel à des solutions à caractère scientifique pour promouvoir la cohabitation de la biodiversité et de la société.
- Financer suffisamment la surveillance des habitats des milieux humides, en dressant un inventaire complet des milieux humides du Canada pour étoffer les inventaires qui ont déjà été établis aux États‑Unis et au Mexique.
- Investir dans le perfectionnement des professionnels scientifiques très compétents. En favorisant la formation et le perfectionnement de la prochaine génération de scientifiques et de conservationnistes, nous pourrons assurer la continuité des connaissances sur la biodiversité.
Investir dans la science. Investir dans la biodiversité.
Les investissements dans la science conservationniste nous permettront de faire des découvertes qui comptent pour l’avenir des espèces du Canada.
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