CIC a été fondé en 1938 lorsque des écologistes astucieux ont reconnu l’importance de la conservation des milieux humides pour le maintien des populations de sauvagine et ont pris des mesures pour faire une différence dans la conservation des milieux humides. Trente-trois ans plus tard, la communauté internationale a fait le même constat et a signé le premier traité mondial visant à la conservation de l’environnement, la Convention de Ramsar.
À propos de la Convention de Ramsar
La Convention de Ramsar, abréviation de « Convention relative aux zones humides d’importance internationale particulièrement comme habitats des oiseaux d’eau », a été adoptée en 1971 lors d’une conférence internationale à Ramsar, en Iran. La mission de la convention de Ramsar est l’utilisation rationnelle de toutes les milieux humides par des actions locales et nationales et par la coopération internationale, en tant que contribution à la réalisation du développement durable dans le monde entier.
Il existe plusieurs traités internationaux, ou conventions, axés sur l’environnement, mais Ramsar est la seule convention internationale qui traite d’un seul écosystème ou type d’habitat : les zones humides. Cela témoigne de l’importance primordiale qu’elles revêtent pour les paysages durables pour les humains, les plantes et la faune.
Le Canada a signé la Convention de Ramsar en 1981 et fait depuis longtemps progresser les programmes et la convention par l’élaboration de politiques, l’évaluation de programmes, la conservation des tourbières et du carbone, la restauration des milieux humides des prairies, l’évaluation économique et les questions d’atténuation, entre autres sujets. À ce jour, 172 pays, dont le Canada, ont adhéré à la convention.

Sites Ramsar : Désignation des milieux humides d’importance internationale
La Convention de Ramsar permet de désigner des milieux humides importantes comme sites Ramsar, ce qui leur confère une reconnaissance internationale. À l’échelle mondiale, on comptait 2 453 sites Ramsar en août 2022. Le Canada compte 37 sites Ramsar qui couvrent plus de 13 millions d’hectares (32 millions d’acres). Seuls le Brésil, la Bolivie et le Congo ont une plus grande superficie de milieux humides désignées Ramsar. Le Canada abrite également le deuxième plus grand site Ramsar au monde, le golfe Reine-Maude qui se trouve entre la côte nord du continent et le coin sud-est de l’île Victoria au Nunavut. D’autres milieux humides importantes du Canada, comme le delta de la rivière Saskatchewan – le plus grand delta intérieur d’Amérique du Nord – sont en voie d’être proposées pour la désignation Ramsar.
En tant que principal organisme de conservation des milieux humides du Canada, CIC participe activement à la gestion de la totalité ou d’une partie de 14 des 37 sites Ramsar du Canada et a participé à neuf autres sites. En fait, le bureau national de CIC est situé au marais Oak Hammock. Une grande partie de ce site a été restaurée par CIC, puis désignée site Ramsar en raison de son importance internationale en tant qu’aire de reproduction et de repos pour la sauvagine et d’autres oiseaux migrateurs.
Pour devenir un site Ramsar, une milieux humide doit être proposée par un pays signataire, remplir au moins un des neuf critères et faire l’objet d’une évaluation scientifique. Ces critères peuvent être consultés sur le site Web de Ramsar.
Les pays qui adhèrent à la convention de Ramsar sont tenus de :
- désigner au moins un site Ramsar et d’en assurer la gestion efficace ;
- œuvrer à l’utilisation rationnelle de toutes leurs milieux humides par le biais de plans nationaux d’aménagement du territoire, de politiques et de lois appropriées, de mesures de gestion et d’éducation du public ; et
- coopérer au niveau international en ce qui concerne les milieux humides transfrontalières, les systèmes de milieux humides partagés, les espèces partagées et les projets de développement qui peuvent affecter les milieux humides.
Que signifie la participation du Canada à la Convention de Ramsar ?
La participation du Canada à la Convention de Ramsar confirme qu’il reconnaît l’importance des milieux humides pour l’équilibre planétaire et la survie de l’humanité, mais aussi comme habitat important pour la sauvagine. Avec 25 % de l’eau douce de la planète se trouvant au Canada, le pays fait l’envie du monde entier, en particulier car la sécurité de l’eau n’a jamais été aussi incertaine pour un si grand nombre de personnes.
La participation du Canada à Ramsar renforce également la mise en œuvre de plusieurs textes législatifs fédéraux clés relatives aux milieux humides et à la sauvagine. Il s’agit notamment de la Loi sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs, de la Loi sur les espèces en péril et de la Loi sur les espèces sauvages du Canada. Il s’agit également d’un outil continental important qui soutient la mise en œuvre par le Canada du Plan nord-américain de gestion de la sauvagine. Ce plan est un document clé qui guide la façon dont CIC et d’autres partenaires de conservation assurent la conservation des milieux humides en Amérique du Nord, ce qui profite à bien plus que la sauvagine.
COP : les nations se réunissent pour faire progresser la conservation des zones humides
Pour gérer et faire progresser la convention de Ramsar, les représentants des pays signataires se réunissent tous les trois ans dans le cadre d’une « Conférence des parties contractantes », ou COP. La COP est l’organe décisionnel de la convention et sert à élaborer des résolutions et des recommandations, à administrer les travaux de la convention et à améliorer les moyens dont disposent les parties pour atteindre leurs objectifs. N’oubliez pas qu’il existe également des COP pour d’autres conventions internationales, comme la Convention sur la diversité biologique, qui tiendra sa COP15 en 2022. Veillez donc à bien connaître les COP !

L’occasion pour le Canada d’influencer les politiques
Du 3 au 5 novembre 2022, la 14e réunion de la COP de Ramsar (COP14) se tiendra en personne à Genève, en Suisse. Plusieurs résolutions seront soumises à la discussion et au vote lors de la COP14 de Ramsar, et CIC a fourni à la délégation canadienne un examen expert de deux projets de résolution particulièrement pertinents pour la conservation des milieux humides au Canada :
- Projet de résolution sur l’amélioration de la conservation et de la gestion des petites milieux humides (Doc.18.18), qui souligne l’importance des petites milieux humides, encourage les parties contractantes à accroître leur protection et demande un soutien scientifique accru pour élaborer des orientations sur l’évaluation et la gestion des petites milieux humides.
- Projet de résolution sur la protection, la gestion et la restauration des milieux humides en tant que [solutions naturelles] [approches écosystémiques] pour faire face à la crise climatique (Doc.18.20), qui reconnaît l’importance des milieux humides en tant que solutions naturelles à la double crise du changement climatique et de la perte de biodiversité, et à la sécurité alimentaire et de l’eau. Dans l’ensemble, il exhorte les parties contractantes à mettre davantage l’accent sur les milieux humides comme solutions à ces défis.
CIC soutient pleinement l’intention de ces résolutions, car les petites milieux humides sont fondamentales pour les paysages durables au Canada, et travaille depuis 1938 à la restauration et à la conservation des milieux humides pour les humains, la sauvagine et d’autres espèces sauvages. CIC mène également des recherches actives et met en œuvre des programmes de conservation des milieux humides visant spécifiquement à répondre à la double crise du changement climatique et de la perte de biodiversité.