La propagation implacable d’un roseau eurasien persiste en Amérique du Nord, malgré les millions dépensés chaque année pour tenter de l’arrêter. Depuis des décennies, cette plante vivace introduite se déplace de la côte atlantique à travers le paysage, dépassant toutes les tentatives de gestion physique ou chimique au-delà de petites victoires localisées.
Le phragmite envahissant est la forme introduite d’un type commun de roseau que l’on trouve dans les écosystèmes aquatiques du monde entier. Ce roseau, appelé phragmites australis, se reproduit par des racines, des fragments de tige et des graines qui colonisent rapidement les milieux humides, les plages et les cours d’eau.
Comment le phragmite se propage-t-il vers de nouveaux sites ?
- Le vent et les cours d’eau
- Couloirs de transport
- Fossés de drainage agricole
- Matériel se déplaçant de site en site

Le phragmite prospère là où il trouve de l’eau mais, contrairement au roseau indigène, la forme envahissante se développe en fourrés ligneux qui évincent la vie végétale et animale locale. Les peuplements denses bloquent les vues, comblent les points d’accès pour la baignade et la navigation de plaisance et perturbent l’écoulement de l’eau dans les canaux et fossés peu profonds. Les fronts de mer, les plages et les voies d’eau qui les relient sont dégradés, ce qui diminue à la fois les plaisirs et la valeur des terres.
De nombreux projets de conservation de CIC en Ontario – d’Ottawa à Oshawa, d’Elmvale à Woodstock et au lac St. Clair – comprennent les dépenses et les perturbations supplémentaires liées à l’élimination des phragmites envahissants de la zone immédiate. Le problème est devenu insurmontable dans certaines régions. Par exemple, le gouvernement de l’Ontario a reçu l’approbation fédérale d’urgence d’utiliser un herbicide dans des habitats critiques sur la rive nord du lac Érié qui étaient minés par la » croissance exponentielle » des phragmites envahissants.
Les options de contrôle actuelles pour gérer les phragmites sont intrusives, allant de la coupe manuelle à l’enlèvement par machine, en passant par des herbicides spécialement autorisés. La bonne nouvelle est que les milieux humides réhabilités se régénèrent rapidement et que les plantes, les oiseaux et les animaux indigènes reviennent dans leur habitat.
Le problème des phragmites envahissants est profondément préoccupant, mais nous savons par expérience que des solutions apparaissent lorsque les gens s'unissent pour résoudre des problèmes environnementaux complexes - surtout ceux qui nous concernent tous.
L’innovation collaborative pour résoudre les problèmes environnementaux
Certains projets d’élimination connaissent un succès local, mais l’expansion locale et l’aire de répartition globale de la plante se sont accrues, année après année. Face à cette réalité, CIC s’est joint à d’autres chefs de file de la conservation pour collaborer à la recherche de moyens de protéger les milieux aquatiques de l’Ontario. Nous recherchons une gestion stratégique et efficace afin de réduire les dommages écologiques causés par cette survivante implacable.
CIC est profondément préoccupé par la propagation des plantes envahissantes en Ontario. Notre expérience s’étend du récent travail de contrôle ponctuel de la châtaigne d’eau européenne dans les Grands Lacs inférieurs au travail d’équipe effectué dans les années 1990 sur l’atténuation de la salicaire pourpre à l’échelle de la province.
Tout comme le problème du phragmite, la salicaire pourpre est une espèce introduite qui a envahi les habitats des milieux humides à la fin du XXe siècle, malgré les efforts de réduction considérables déployés. Après des années d’étude, les scientifiques ont planifié le lâcher stratégique d’un petit coléoptère, prédateur naturel de la salicaire pourpre, qui a lentement inversé la tendance de ce qui semblait être une vague inarrêtable. Il a fallu une innovation collective pour trouver une solution naturelle qui fonctionne dans tout le paysage avec une perturbation minimale de l’habitat.
Aujourd’hui, les populations de salicaire en Ontario sont bien contrôlées sans qu’il soit nécessaire de recourir à une gestion lourde ou coûteuse. Ce succès est une lueur d’espoir qui montre que l’innovation collaborative peut résoudre les pires problèmes environnementaux avec des solutions basées sur la nature.
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