La châtaigne d’eau européenne est une espèce envahissante répandue, une plante aquatique introduite dans le nord-est des États-Unis que l’on ne trouve que dans des poches le long des eaux limitrophes en Ontario. Nous voulons qu’il en soit ainsi – avec l’objectif de l’éradiquer de ces cours d’eau.
La châtaigne d’eau européenne pousse dans l’eau avec de larges feuilles vertes qui flottent à la surface. Cette plante a été introduite aux États-Unis à la fin des années 1800 parce qu’elle est attrayante et qu’elle croît rapidement dans les milieux aquatiques. Mais elle supplante les plantes indigènes dans les terres humides et les cours d’eau, formant des tapis denses qui peuvent bloquer la lumière du soleil et, dans les cas extrêmes, priver d’oxygène les poissons et autres organismes aquatiques.

Suivi d’une plante aquatique envahissante dans le lac Ontario et la rivière Rideau.
Depuis 2014, CIC collabore avec des partenaires de conservation pour effectuer une surveillance active et un contrôle de la châtaigne d’eau européenne envahissante dans l’est de l’Ontario. Nous suivons et retirons physiquement les plantes là où elles ont été identifiées dans les terres humides côtières et les sites littoraux autour de Wolfe Island, ainsi que dans la rivière Rideau et la grande rivière Cataraqui.
La châtaigne d’eau s’arrache le mieux à la main. Cette méthode à forte intensité de main-d’œuvre est la technique de lutte privilégiée, car elle permet d’enlever la plante entière, y compris les graines, ce qui réduit le nombre de plantes produisant des graines viables dans les années à venir. La biomasse végétale est retirée de l’habitat pour être éliminée en toute sécurité.
Chaque année, de nouvelles plantes se propagent à partir de graines dans le fond du lac ou de la rivière et doivent être éliminées. Si l’on n’y prend garde, les plantes rempliront rapidement les zones d’eau libre. De plus, les épines barbelées des graines de châtaigne d’eau sont douloureuses pour les personnes et les animaux domestiques qui marchent dessus dans le lit du lac.
Chaque année, à l’exception de l’année 2020, les sites ont été inspectés par des spécialistes des espèces envahissantes afin de détecter les groupes de châtaignes d’eau en voie de réimplantation, qui sont éliminés. La surveillance effectuée à partir d’une embarcation est désormais complétée par la photographie par drone, ce qui améliore considérablement l’efficacité du programme sur le terrain.
La bonne nouvelle ? La châtaigne d’eau européenne est une plante annuelle qui dépend du succès de ses graines pour revenir chaque année. Depuis le début du programme de contrôle, la quantité de châtaigne d’eau sur les sites a considérablement diminué et certaines petites populations ont été complètement éliminées de la zone.
Mais la mauvaise nouvelle, c’est que les graines peuvent rester dormantes pendant une dizaine d’années, de sorte que la surveillance à long terme reste une nécessité pour l’éradication.

Programme de contrôle et de surveillance dans l’est de l’Ontario
Depuis 2017, CIC a surveillé une quarantaine de sites entre Brighton et Gananoque pour empêcher la châtaigne d’eau européenne de s’établir dans les cours d’eau locaux. Des grappes de la plante ont été identifiées autour de Wolfe Island, dans la grande rivière Cataraqui et dans le canal Rideau.
Wolfe Island (fleuve Saint-Laurent)
Les spécialistes des espèces envahissantes ont surveillé et contrôlé les grappes de la plante le long des terres humides côtières, des baies et des zones littorales de Wolfe Island. Les principaux regroupements se trouvaient dans la baie Bayfield et la baie Button, le long du littoral sud de l’île, et des regroupements plus petits ont été trouvés dans la baie Brown et la baie Lewis.
En 2021, CIC a commencé à utiliser des drones pour recueillir des images aériennes de l’habitat où les populations de châtaigne d’eau étaient connues les années précédentes. Les spécialistes des espèces envahissantes pouvaient alors repérer les petits groupes à enlever à la main avant que les plantes ne puissent laisser tomber des graines matures dans le lit du lac. Cette approche a permis d’accroître l’efficacité et la précision de la surveillance.
Année |
Plantes enlevées |
2017 | 2244 |
2018 | 1284 |
2019 | 914 |
2020 | –* |
2021 | 1440 |
*Le DUC n’a pas reçu de financement pour le programme en 2020. |
Aucune plante n’a été trouvée dans l’habitat côtier de Button Bay.
L’année sans programme de lutte (2020) a permis aux plantes de châtaigne d’eau dans les baies autour de Wolfe Island de se multiplier et il y a eu plus d’une fois et demie la quantité de biomasse végétale retirée par rapport à 2019. Mais il y a aussi eu de bonnes nouvelles. Après plusieurs saisons de déclin, la châtaigne d’eau n’a pas du tout été observée dans la baie Button en 2021.
Canal Rideau (Ottawa)
En 2014, la châtaigne d’eau européenne a été identifiée par le personnel de CIC sur la rivière Rideau, au site du patrimoine national du canal Rideau. Des bénévoles de l’Office de protection de la nature de la vallée Rideau se sont joints au personnel de conservation pour arracher les plantes à la main. Chaque année, la surveillance permet de découvrir moins de grappes près du poste d’éclusage de Black Rapids. La lutte est gérée par Parcs Canada pour détecter et enlever les nouvelles plantes produites par les graines dormantes et protéger la voie navigable.
Rivière Greater Cataraqui (Kingston)
Des châtaignes d’eau ont été identifiées sur le côté sud de la péninsule de Belle Park, dans la rivière Greater Cataraqui, dans la ville de Kingston. L’approche habituelle consiste à arracher à la main les petites grappes et à retirer la biomasse de l’environnement. Mais la consultation des autorités environnementales a révélé des inquiétudes quant à la présence de sédiments contaminés dans le fond de la rivière, qui pourraient être entraînés dans l’eau avec les plantes.
Comme solution de rechange, CIC a obtenu des permis spéciaux de Parcs Canada et du ministère de l’Environnement, de la Conservation et des Parcs de l’Ontario pour un herbicide aquatique approuvé, couramment utilisé dans les marinas. Cette approche a permis de réduire les plantes de 92 %, et la surveillance de suivi a révélé un impact minimal sur les plantes indigènes.

Soutien à la lutte contre la châtaigne d’eau européenne
Le Programme d’éradication de la châtaigne d’eau européenne de CIC aide à surveiller et à contrôler les espèces aquatiques envahissantes en Ontario, et soutient le Plan stratégique sur les espèces envahissantes de l’Ontario et la Stratégie de conservation des terres humides de l’Ontario 2017-2030.
Partenaires : Canards Illimités Canada, Développement du Nord de l’Ontario, Mines, Ressources naturelles et Forêts, Centre des espèces envahissantes, Parcs Canada, Ontario Federation of Anglers and Hunters.
Les » yeux sur l’eau » proviennent de la Fondation de la faune de l’Ontario, des propriétaires fonciers et des clubs sportifs locaux. Autre soutien :
- Canton des îles Frontenac
- Association de conservation de la vallée Rideau
- Conseil ontarien des plantes envahissantes
- Parc provincial Voyageur
- Département de biologie de l’Université Queen’s
- Centre d’éducation environnementale d’Elbow Lake, Université Queen’s