Les porte-parole de CIC font entendre leur voix à Queen’s Park
Les milieux humides de l’Ontario sont sur toutes les lèvres dans le cadre de la Journée annuelle

Costaud derrière son bureau, le gardien de sécurité lève les yeux sur moi quand j’entre par la porte principale de Queen’s Park, siège de l’Assemblée législative de l’Ontario.
« Ce sont les gens de CIC que vous cherchez? demande-t-il. Il y en a partout. »
Nous sommes le mercredi 1er mars 2017, à l’occasion de la sixième Journée annuelle de CIC à Queen’s Park.
À partir de 8 h jusqu’à 19 h et même plus tard, les bénévoles et les employés de CIC fourmillent dans les couloirs, les bureaux et les salles de réunion des députés de l’Ontario. Leur objectif? Kevin Rich, chef des relations avec l’industrie et le gouvernement pour CIC en Ontario, l’exprime en quelques mots : « Nous souhaitons que le gouvernement arrête la perte des milieux humides et investisse massivement dans leur restauration. »
Dans une « salle de crise » centrale entourée de muffins, de tasses de café et de cartons de pizza, des équipes constituées d’un ou deux bénévoles et d’un membre du personnel de CIC se réunissent à huis clos pendant une demi-heure avec 18 députés provinciaux triés sur le volet et représentant les trois partis politiques provinciaux. Chaque équipe est armée de dossiers d’information et d’argumentaires stratégiquement mis au point.
C’est ainsi que de 15 h 15 à 15 h 45, la directrice des opérations provinciales de CIC pour l’Ontario, Lynette Mader, et Patti Ronald, bénévole, se sont réunies pendant 30 minutes avec Kathryn McGarry, ministre des Richesses naturelles et des Forêts. (Une réunion au sommet au beau milieu d’une session législative avec une ministre aussi haut placée que Mme McGarry, voilà qui ferait l’envie de n’importe quel organisme de conservation!)
Après ces réunions officielles, CIC donne une réception qui attire chaque année des dizaines d’hommes et de femmes politiques et leur état-major. Les bénévoles et les employés de CIC ont alors l’occasion de bavarder avec les ministres et les députés provinciaux. C’est ici que de nombreux décideurs prennent conscience de toute l’importance des travaux de conservation des milieux humides de CIC.
Il va de soi que le message de la conservation n’a plus de secret pour les représentants de CIC : les milieux humides de l’Ontario procurent des habitats essentiels à la sauvagine et aux autres espèces fauniques, dont celles qui sont à risque. En outre, tous les Ontariens – qu’ils en soient conscients ou non – dépendent des milieux humides pour leurs loisirs, leurs activités économiques et leur environnement. Les villes ontariennes sont en plein essor; la province accueille près de la moitié de la population canadienne, l’industrie connaît une expansion fulgurante et l’agriculture ne cesse de se replier. La pollution, le changement climatique et les aménagements contradictoires du territoire hypothèquent les forêts, les milieux humides, les lacs et les cours d’eau. C’est un fardeau lourd à porter pour l’environnement.
Les milieux humides apportent une solution naturelle à ce problème. Le besoin de conserver les milieux humides n’a jamais été aussi criant.
Cette urgence est justement ce qui amène chaque année les représentants de CIC à Queen’s Park. Et ces réunions portent fruit.
« En 2013, nous avons signé un protocole d’entente avec le ministère des Richesses naturelles; dans le cadre de ce partenariat, le gouvernement s’est engagé à revoir toutes les politiques et tous les programmes portant sur les milieux humides », nous apprend Kevin Rich. Puis, en 2014, le gouvernement s’est engagé à inverser la perte de milieux humides d’ici 2025, avant d’adopter une stratégie de gestion des milieux humides pour l’ensemble de la province (et d’en publier la version provisoire en 2016); dans cette stratégie, le gouvernement s’engage à raffermir les politiques sur les milieux humides, par exemple en mettant au point une politique compensatoire.
Bénévole auprès de CIC, Angus Norman, qui a récemment pris sa retraite après avoir travaillé pendant 39 ans comme biologiste au gouvernement de l’Ontario, est d’accord pour dire que cette stratégie est un pas de géant. « Mais cet effort [de préservation des milieux humides] ne se déroule pas assez rapidement pour moi », se plaint Angus Norman.
Ce qu’il demande aux représentants de CIC d’un océan à l’autre? « Adressez-vous à vos élus et aux plus hautes instances. Dites-leur que vous souhaitez des politiques plus rigoureuses sur les milieux humides. Soyez les porte-parole des milieux humides. »