Lorsque deux oiseaux rares dans la région ont récemment fait un arrêt inattendu dans les milieux humides du marais de Tantramar, près de la ville de Sackville (N.-B.), il se peut qu’ils aient voulu voir pourquoi on en faisait tout un plat.
Plus probablement, c’est le paysage ouvert et plat du milieu humide de Tantramar qui a attiré le tohi à queue verte (originaire de l’ouest des États-Unis) et la grande aigrette (que l’on trouve plus souvent en Amérique du Sud et dans le sud des États-Unis), au grand plaisir de la communauté ornithologique locale.
Sackville se joint à la liste internationale des villes en milieu humide
Birds, birders, residents and tourists alike have long recognized the town’s special relationship
Les oiseaux, les ornithologues, les résidents et les touristes reconnaissent depuis longtemps la relation particulière qu’entretient la ville avec ce marais. C’est l’une des raisons pour lesquelles la Convention sur les zones humides a nommé Sackville ville accréditée pour les zones humides lors de la COP14 en novembre 2022 pour ses « efforts exceptionnels pour sauvegarder les milieux humides urbains pour les personnes et la nature ». C’est la première municipalité d’Amérique du Nord à recevoir cette accréditation depuis que la convention a lancé ce prix en 2015.
« Plus de la moitié de la population mondiale vit aujourd’hui dans des zones urbaines et d’ici 2050, ce chiffre sera nettement plus élevé. Sackville rejoint une liste mondiale de villes pionnières en matière de milieux humides qui ont reconnu le joyau de leurs zones urbaines fondamental pour rendre leurs villes vivables « , déclare le Dr Musonda Mumba, secrétaire général de la Convention sur les zones humides.

Les milieux humides « joyaux de la couronne » favorisent la vie sauvage et la communauté
Adam Campbell, directeur des opérations provinciales de CIC pour le Canada atlantique, a grandi en pêchant, chassant et observant les oiseaux dans les marais de Tantramar. » C’était un endroit extraordinaire pour un enfant qui aimait la faune « , dit M. Campbell. » En vivant à Sackville, les milieux humides font partie de votre identité. Vous pouvez voir de première main à quel point elles sont importantes sur le plan écologique, et cela vous incite à les protéger. »
Il est difficile d’imaginer Sackville sans les marais qui l’entourent. La ville est entourée de milieux humides, de prairies et de marais salés du marais Tantramar, depuis la baie de Fundy à l’ouest jusqu’au chemin High Marsh à l’est, et au-delà.
Le » joyau de la couronne » autoproclamé de la ville est le Sackville Waterfowl Park, où les visiteurs peuvent suivre des trottoirs de bois à travers les marais d’eau libre et les peuplements de bouleaux blancs, en observant des oiseaux tels que le râle de Virginie, le canard chipeau et, à l’occasion, l’érismature rousse. Ce marais bien-aimé a été restauré par CIC en 1988, après que des défenseurs aient convaincu le conseil municipal qu’un parc de milieux humides au cœur de la ville pourrait être la clé pour revitaliser le centre-ville et susciter une nouvelle vague de tourisme.
La ville a saisi l’occasion. Sackville s’est dit : « Ceci va être notre hameçon. Cela fait partie de notre identité « , explique Al Hanson, biologiste de la faune du Service canadien de la faune, en poste à Sackville. » Les gens de Sackville sont maintenant conscients de la conservation des milieux humides. Il y a un excellent exemple de cette conservation dans leur cour. »

Tantramar : terrain d’entraînement pour les jeunes
En plus du Waterfowl Park, CIC a restauré des milieux humides éducatifs au Tantramar Wetland Centre of Excellence (centre d’excellence pour les milieux humides) de l’école secondaire régionale Tantramar et de l’école élémentaire Salem, située à proximité. Les milieux humides sont devenus des terrains d’entraînement inspirants pour ces élèves du secondaire, ou » Wet Heads « , qui ont remporté le tout premier défi d’action climatique de CIC pour leur proposition de construction d’un bâtiment éducatif hors réseau alimenté à l’énergie solaire. Et Anneke Harpur, une participante au programme WCE de Tantramar, a remporté une bourse du Centre d’excellence pour les milieux humides de CIC pour 2022 afin de poursuivre ses études en environnement et en conservation.
« À Sackville, la conservation n’est pas seulement un concept. C’est la culture « , dit M. Campbell. » Lorsque vous grandissez ici, vous êtes immergé dans la magie des milieux humides au quotidien, ce qui vous incite à apprécier profondément tous les avantages qu’ils procurent. Des avantages qui méritent que l’on s’efforce de les protéger toute sa vie. »
Les milieux humides de Sackville sont un modèle à suivre pour les autres centres urbains
En tant que toute première ville des milieux humides du continent, Sackville est une ville qui prouve que les milieux humides ont leur place dans un environnement urbain et constitue un modèle à suivre. Les occasions précoces de faire l’expérience des milieux humides et de la nature peuvent amener des personnes comme Campbell et Harpur à explorer des carrières dans le domaine des sciences et de l’environnement et à devenir des défenseurs à vie du monde naturel. L’utilisation de solutions naturelles comme les milieux humides dans le cadre de programmes d’infrastructures vertes est de plus en plus populaire auprès des gouvernements et des urbanistes, qui s’efforcent de rendre leurs communautés plus résilientes et durables sur le plan environnemental.
Pour les résidents et les visiteurs, comme le tohi et le héron en quête de beauté et de refuge, les milieux humides de Sackville sont un joyau de la couronne qui mérite cette reconnaissance internationale.
Scène verte
Les collectivités canadiennes qui exploitent le pouvoir des milieux humides en tant qu'infrastructure verte naturelle.
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