Cette exploitation agricole, dont sa famille est propriétaire depuis près de 125 ans, existe depuis plus longtemps que bien d’autres hauts lieux de l’histoire locale, comme le chemin de fer du Canadien Pacifique et le silo à grains qui trônait jadis non loin de là.
Et bien entendu, Ron Houck a de nombreux souvenirs personnels de ce coin de pays où il a passé toute sa vie et élevé une famille.
Mais à ses yeux, la nature fait aussi partie de l’histoire de son exploitation agricole, qui mérite d’être préservée.
« J’aime bien m’imaginer la nature telle qu’elle doit être, confie Ron Houck, qui a signé avec CIC une entente de conservation; CIC mène plusieurs programmes permettant d’inciter financièrement les propriétaires fonciers à protéger les milieux humides et les prairies environnantes. Ceux qui rasent tous les arbres et qui drainent chaque petit marécage sont nombreux. Je ne voulais tout simplement pas être l’un d’eux. »

L’entente qu’a signée M. Houck permet de préserver plus de 17 hectares de milieux humides et de prairies, d’arbustes et d’arbres des environs. Il s’agit d’un habitat qui héberge plus de 50 espèces d’oiseaux et d’autres animaux. Ses milieux humides des prairies sont parfaits pour de nombreux représentants de la sauvagine, surtout les fuligules à dos blanc.
Cete propriété était aussi idéale pour la famille Houck. Son grand-père a acheté cette terre en 1896 au prix de 2,02 $ l’hectare, et Ron Houck, qui a aujourd’hui 82 ans, représente la troisième génération qui l’exploite.
Quelques-unes des caractéristiques de la terre sont témoins de sa longue histoire. Dans un coin, qui appartient aujourd’hui à la municipalité, il y avait une voie d’évitement du Canadien Pacifique et un silo à grains. Ce silo, construit en 1924, a été démoli après avoir été mis hors service en 1974; le lieu est désormais le site de l’un des rares gîtes d’hibernation connus pour la couleuvre des plaines de l’Ouest, dans le Sud-ouest manitobain.
Or, les temps changent. Après avoir cessé de se consacrer à l’agriculture il y a une quinzaine d’années et parce qu’il n’avait pas d’enfants pour prendre la relève, M. Houck prévoit de vendre sa terre à un membre de sa famille élargie, qui la loue actuellement et qui l’exploite comme terre agricole.
Ce qui ne change pas, ce sont les zones naturelles de la propriété. Les milieux humides n’ont pas été drainés et seront, avec d’autres zones naturelles, protégés dans le cadre de l’entente de conservation.
Autrement dit, une part importante de la propriété — à laquelle M. Houck tient tant — subsistera même lorsqu’elle aura été cédée à quelqu’un d’autre.
« J’étais très heureux d’apprendre qu’on s’en occuperait et j’espérais qu’on la préserverait grâce à cette entente », s’exclame M. Houck.
« Je me suis simplement dit que c’était la bonne décision à prendre. »
À propos du Programme de conservation du patrimoine naturel
L’entente de conservation qui porte sur l’exploitation agricole de M. Houck a été financée dans le cadre du Programme de conservation du patrimoine naturel du gouvernement du Canada, qui fait partie du Fonds de la nature du Canada. La protection de cet habitat permet au gouvernement d’atteindre son objectif, qui consiste à préserver 25 % des terres du Canada d’ici 2025, en rehaussant la biodiversité et en faisant la promotion des espèces à risque.