Un toit pour s’abriter

Les frères propriétaires

Don et Ken Crawford – Argyle (Manitoba)

Don et Ken Crawford passent de longues journées à s’occuper de leur bétail et de leurs terres, mais aussi à entretenir leur équipement et leurs dépendances. Pourtant, ils prennent le temps d’apprécier les bêtes à poils et à plumes qui fréquentent leur propriété, quelle que soit la saison, parfois même juste devant leur fenêtre. Ken, photographe, dispose d’un impressionnant portfolio de photographies de cerfs, d’aigles, de porcs-épics et d’autres animaux sauvages. Ils ont déjà aperçu des ours noirs, des lynx, des pékans, des coyotes et d’autres prédateurs, ainsi que des espèces d’oiseaux menacées comme le goglu des prés.

Ils ont installé une caméra sur le sentier menant au milieu humide pour pouvoir observer les nombreux oiseaux qui y nichent et s’y réfugient. « On peut apprendre beaucoup de la nature rien qu’en l’observant », affirme Ken.

En s’inspirant du comportement de la sauvagine et en procédant par essais et erreurs, les Crawford ont créé l’oasis idéale pour les canards branchus. Des nichoirs, donnés par des voisins ou fabriqués de leurs mains à partir de vieux morceaux de bois et même de troncs d’arbres évidés, parsèment les chênes tout le long du chemin. Pourquoi des chênes? « Ils adorent les glands, c’est comme du chocolat pour eux », explique Don.

Comme beaucoup d’autres propriétaires fonciers qui cherchent à préserver la faune sauvage, les Crawford sont d’une grande humilité quant à leurs efforts. « Quand on vieillit, on s’assagit et on se préoccupe davantage de la nature. Vous comprenez? », dit simplement Don.

Construire pour les générations futures

Glenn Collacutt – Elmsdale (Nouvelle-Écosse)

Glenn Collacutt a trouvé sa place auprès de “Canards”; maintenant il construit des maisons pour eux.

Bénévole de longue date à CIC et président du comité d’Elmsdale, Glenn Collacutt a été initié à CIC par son père, qui l’a emmené à un dîner à Dartmouth. C’est aussi son père qui lui a fait découvrir la construction, l’installation et l’entretien de nichoirs dans les milieux humides voisins. Tout comme la pêche et la chasse, cette activité « n’était qu’une occasion pour mon père et moi de passer du temps ensemble, explique Glenn. C’est ce que j’appelle donner au suivant. »

Les deux fils de Glenn ont suivi ses traces et il espère que ses petits-enfants en feront autant. Les signes sont déjà là : « Je le vois dans la façon qu’a mon fils de regarder sa fille – il est impatient de l’emmener pêcher. »

En attendant que la prochaine génération prenne son envol, Glenn est très occupé, mais il a beaucoup d’aide. « L’an dernier, je m’étais fixé un objectif de 200 nichoirs. Avec l’aide de notre famille et de nos amis, et grâce au bois donné gracieusement par la société Elmdale Lumber, nous les avons fabriquées et toutes installées. »

Durant son enfance, Glenn a rarement vu des canards branchus. Aujourd’hui, ils sont plus nombreux dans la région grâce aux efforts de personnes comme lui. Il est devenu un véritable ambassadeur des nichoirs, encourageant les propriétaires fonciers du coin à en installer sur leurs propriétés. « Une fois que j’ai expliqué qu’il n’y a plus de cavités de nidification naturelles et qu’il suffit de peu d’entretien, je n’essuie jamais de refus. »

À 65 ans, Glenn Collacutt prend plaisir à observer les canards, les oies, les rats musqués, les castors et les loutres. « Ça signifie beaucoup pour moi, aujourd’hui plus que jamais. » Il est toujours passionné par ce qu’il trouve dans ses nichoirs.

Un jour, lors d’une sortie de pêche, il en a trouvé un qu’il avait installé il y a dix ans, avec un petit garrot à l’intérieur. À une autre occasion, « un hibou est sorti et m’a fichu une peur bleue », dit-il en riant.

Une chouette famille

Famille Steele – Lucknow (Ontario)

Par Owen Steele, responsable de la conservation pour l’Ontario (récemment) retraité de CIC

Le canard branchu est mon préféré en raison du rôle qu’a joué l’Ontario dans son rétablissement. Sans des conservationnistes passionnés comme ma mère, qui protège l’habitat du canard branchu et gère avec assiduité un programme d’entretien de nichoirs, nous ne pourrions nous émerveiller de la splendeur que donnent à nos milieux humides les canards branchus chaque printemps.

Alors que j’étais jeune garçon sur la ferme familiale, j’ai découvert les liens qui unissent l’agriculture, l’environnement et la faune. C’est ainsi que m’est venu le désir d’explorer et de protéger ces endroits particuliers. À la fin des années 1970, CIC a restauré un milieu humide sur la ferme et mes parents ont commencé à placer des nichoirs autour de ce dernier.

Ma mère, Patricia, a fait équipe avec mon père, Bill, pour attribuer un numéro à chaque nichoir et mettre par écrit, à la main, un système de suivi de leur utilisation par la sauvagine. Au fil des années, ma fille Ellen et ses cousins ont commencé à participer au travail annuel d’entretien des neuf nichoirs.

Il y a quelques années, lors d’une journée d’hiver ensoleillée, nous étions trois générations de Steeles (et un retriever du Labrador) à faire la ronde lorsque nous avons trouvé des petits-ducs faisant la sieste dans trois nichoirs. Les hiboux font partie, outre la sauvagine, des nombreuses espèces qui dépendent des cavités à profiter de nos nichoirs.

Ma fille, Ellen, a pu tenir un hibou dans ses mains gantées et l’a délicatement soulevé pour lui permettre de s’envoler afin que nous puissions faire notre travail. L’un des hiboux est allé directement dans le nichoir suivant. Nous avons laissé ce nichoir pour une prochaine ronde.

Cette année, ma mère et moi avons vérifié les nichoirs durant la fin de semaine du jour de la Famille et avons trouvé un autre petit-duc dans l’un d’eux. Après son envol, nous avons bien examiné les plumes de cardinaux, de geais bleus, de pics et de chardonnerets qui se trouvaient à l’intérieur du nichoir. Ce hibou avait une alimentation très variée.

C’est toujours chouette de consacrer sa journée surveiller et à entretenir les nichoirs.

Allumés par le désir d’aider les canards

Westburne Electric – Essa (Ontario)

Par Justin Fronczak, spécialiste en marketing de CIC

En avril dernier, mon ancien collègue et bon ami Andrew Thurlow m’a contacté pour me demander comment lui et ses collègues de Westburne, une entreprise de distribution d’électricité, pouvaient aider CIC dans le cadre d’un concours organisé à l’échelle de l’entreprise à l’occasion du Jour de la Terre. Ensemble, nous avons décidé de construire des nichoirs et de visiter des milieux humides. Nous nous sommes rendus dans une scierie locale pour acheter des planches de cèdre, nous les avons coupées et percées pour en faire des nécessaires de construction de nichoirs (à l’aide des plans de CIC, voir l’encadré). Le groupe d’employés de Westburne est arrivé à la ferme d’Andrew et, après un déjeuner rapide et une présentation de ma part, ils se sont mis au travail pour construire les nichoirs. Chacun a fabriqué au moins un nichoir, pour un total de 10, que CIC utilisera pour venir en aide à des initiatives locales de conservation des habitats et à des événements de collecte de fonds.

Après le dîner, j’ai fait visiter au groupe un milieu humide de Minesing soutenu par CIC, où nos employés se portent volontaires pour rafraîchir les nichoirs qui s’y trouvent. Ce fut une belle occasion d’observer une faune abondante dans les nichoirs.

Par la suite, Krupa Rajdev, qui a participé à l’initiative, m’a dit : « J’ai passé de merveilleux moments à l’extérieur avec mes collègues, qui se sont tous donné pour mission d’aider la faune si essentielle. Ça fait chaud au cœur de pouvoir aider les mamans canards à s’occuper de leurs canetons dans les milieux humides. Moi-même, en tant que mère, je ne peux imaginer les difficultés auxquelles elles doivent faire face pour élever leurs petits dans les conditions difficiles de notre climat canadien toujours changeant ».

Tout le monde est sorti gagnant de cette journée!

Tous aux abris!

Voyez l’action! Pour jeter un coup d’œil sur la vie secrète des canards et d’autres espèces qui ont utilisé des nichoirs ce printemps, visitez notre site web pour visionner des vidéos provenant de de tout le pays. Pendant que vous y êtes,
téléchargez et utilisez nos plans de nichoirs pour construire votre propre nichoir!

Un toit pour s’abriter: trucs et astuces pour vous lancer

Tout est une question d’emplacement!

• Préparez-vous pour le jour de l’installation en repérant un endroit isolé dans un milieu humide permanent (pas seulement un étang qui ne se forme qu’au printemps, par exemple) ou à côté d’un plan d’eau non stagnant avec des arbres à proximité pour assurer une couverture. Comme pour l’immobilier, l’emplacement est un facteur essentiel pour une nidification réussie!
• Si vous installez plusieurs nichoirs, il faut habituellement calculer un nichoir pour trois acres. Ainsi, les familles de canards disposent de suffisamment d’espace. Les nichoirs peuvent être installés sur des arbres ou des poteaux en acier, et être dotés d’une protection contre les prédateurs.
• Ils doivent être situés à proximité ou au-dessus d’un plan d’eau, à l’abri des perturbations, tout en étant accessibles pour assurer l’entretien en hiver. Les canetons bondissent hors du nid peu après l’éclosion et ont dès lors besoin d’un habitat sain (eau, abri, nourriture) pour garantir leurs meilleures chances de survie.
• Créez un environnement chaud en disposant une couche épaisse de copeaux de bois dans le nichoir. Autrement, l’abri sera inhospitalier, puisque les canards qui nichent dans les cavités ne transportent pas de matériaux pour faire leur nid. Ils font avec ce qui se trouve déjà sur place. Vous trouverez des copeaux de bois dans les magasins d’agriculture ou pour animaux, mais évitez la sciure de bois, car elle peut être dangereuse pour les oiseaux qui viennent de naître.
• Il faudra peut-être une saison ou deux pour que les canards découvrent et utilisent le nichoir. Par la suite, il est possible qu’ils reviennent pendant plusieurs années. Si le nichoir demeure vide longtemps, essayez un nouvel emplacement, idéalement là où vous notez des signes de la présence de sauvagine.

Conseils pour un bon entretien

Des recherches ont démontré que les nichoirs bien installés et propres sont plus attrayants pour les canards. Chaque année, remplacez les copeaux de bois et procédez à une inspection visuelle du nichoir, du poteau et du dispositif de protection contre les prédateurs. L’entretien annuel vous permet également d’avoir un aperçu des occupants récents. Vous pourriez constater des signes de nidification, des œufs abandonnés ou des restes laissés par un prédateur, comme un hibou.

Le petit-duc peut s’installer dans un nichoir, tout comme le tyran huppé, la crécerelle d’Amérique et l’hirondelle bicolore. Ne vous inquiétez pas si vous effrayez la faune en ouvrant un nichoir en hiver. Elle reviendra une fois que vous serez parti.

Sensibilisation à la grippe aviaire

La grippe aviaire est un virus naturel qui se transmet entre les oiseaux. Les nichoirs ne constituent pas un risque élevé de transmission du virus, mais si vous retrouvez des oiseaux malades ou morts, vous devez communiquer avec le Réseau canadien pour la santé de la faune au 1 800 567-2033 ou avec l’un des organismes provinciaux figurant sur notre page d’information sur la grippe aviaire : canards.ca/la-grippe-aviaire-au-canada