À première vue, la tâche ne devrait pas être si difficile.
Il est évident que la conservation est une nécessité dans ce pays. CI Canada conserve les milieux humides depuis plus de 80 ans. Or, à chaque jour qui passe, nous sommes inondés de rapports sur les catastrophes environnementales.
La liste semble s’étirer à l’infini : changements climatiques, extinction des espèces, pollution, fonte de la glace polaire… quand on se consacre
à la conservation, que faire pour composer avec ce tsunami de nouvelles environnementales déprimantes? Que faire pour trouver de l’espoir?
Andrew Park est professeur d’écologie à l’université de Winnipeg. Dans une carrière qui allie la rigueur de la recherche scientifique et la créativité des arts, il se consacre aujourd’hui à l’examen de la lueur d’espoir dans un monde très perturbé.
« Nous ne pouvons tout simplement pas vivre dans un monde de tristesse et de désolation, explique-t-il. C’est un régime plutôt appauvrissant. »
We can’t live on a diet of doom and gloom.
L’espoir dans la conservation
C’est la recherche qu’il mène pour mieux comprendre le rôle de l’espoir dans la conservation qui l’a attiré dans l’univers de la psychologie. Il fait équipe avec Elizabeth Williams, doctorante en psychologie, et Melanie Zurba, experte en développement durable, pour mener un vaste examen unitaire des travaux de recherche publiés sur l’espoir.
« Le nombre de personnes qui parlent de l’espoir et qui adoptent des hypothèses parfois plutôt généralisées sur la nécessité de l’espoir, sans nécessairement savoir de quoi il s’agit, explose, explique Andrew Park. Pourquoi considère-t-on que l’espoir a tant d’importance? Et est-il absolument vrai que la conservation a besoin de l’espoir pour se poursuivre, afin d’éviter que les conservationnistes sombrent dans le désespoir? L’espoir est-il nécessaire pour que la conservation aille de l’avant? »
Comprendre l’espoir
À l’issue de leur analyse, ils ont compris qu’il existe de nombreux types différents d’espoir et que ces types ne sont pas tous nécessairement utiles. Ainsi, l’optimisme est un type d’espoir vague, selon lequel « Tout ira pour le mieux ». Puis, il y a l’espoir passif, dans lequel on ne fait que s’exposer aux visions positives ou aux nouvelles sur l’avenir. C’est ce qui peut, selon Andrew Park, effectivement démotiver les gens quand il faut agir. Il y a l’espoir absolu, soit le « refus de céder au désespoir devant les perspectives inévitablement sombres ». Il y a aussi l’espoir radical, qui « rend tolérable le présent catastrophique en gardant l’espoir pour demain ».
Enfin, il y a l’espoir actif, que Park appelle l’« étalon-or » de l’espoir. C’est le type d’espoir qui nous donne la motivation d’accomplir des exploits. C’est ce que le biologiste et conservationniste David Orr appelle « le verbe à se retrousser les manches ». Il s’agit de l’espoir enraciné dans des objectifs pragmatiques et réalisables, qui obligent à agir. C’est exactement le type d’espoir qui anime depuis plus de 80 ans la culture de CIC.
« Notre espoir actif nous apporte l’inspiration, la volonté et les moyens de réussir, qui sont nécessaires pour mener à bien l’action environnementale, écrit Andrew Park. En outre, l’espoir actif constitue parfois, pour les travailleurs environnementaux, un rempart de résilience contre la douleur répétée de la régression environnementale. »

Poursuivre le travail
Les employés, bénévoles et supporteurs de CIC connaissent intuitivement l’importance de l’espoir « en se retroussant les manches ». Nous nous retroussons les manches depuis 1938. Il s’agit d’une raison essentielle pour laquelle nous pouvons vraiment faire œuvre utile dans l’univers de la conservation.
Effectivement, nos fils d’actualités permettent difficilement de croire qu’il existe des solutions pour résoudre nos difficultés environnementales. Or, sachez que ce qui fait avancer CIC depuis huit décennies est exactement ce qui nous permettra d’avancer pendant encore huit autres décennies au moins.