Qui se ressemble s’assemble à East Marsh
CIC protège un habitat faunique important dans la Zone de gestion de la faune de la Serpentine.

Si le personnel de CIC réussit, il y aura moins de myriophylle aquatique, à la fin de l’année, dans la Zone de gestion de la faune de la Serpentine. « Notre objectif est de l’éradiquer complètement », lance Matt Christensen, spécialiste de la conservation. Cette audacieuse (et étonnante) déclaration est une bonne nouvelle pour les fervents de la nature, les insectes, les espèces de poissons indigènes, la faune, et, bien sûr, la sauvagine.
Car la plante que CIC compte bien éradiquer dans cette zone de gestion de la faune vient non pas de Surrey en Colombie-Britannique, mais plutôt du fleuve Amazone, en Amérique du Sud.
Le myriophylle aquatique (Myriophyllum aquaticum) est une plante aquatique envahissante, qu’on retrouve parfois dans les aquariums et dans les centres de jardinage. Lorsqu’on l’a découverte, en 2014, à East Marsh, dans la Zone de gestion de la faune de la Serpentine, elle menaçait d’envahir complètement le marais.

Mais comment cette plante aquatique, originaire d’Amérique du Sud, a-t-elle fini par se retrouver dans un milieu humide de la Colombie-Britannique?
C’est probablement le propriétaire d’un animal de compagnie qui l’a apportée à East Marsh en vidant son aquarium (où se trouvait le myriophylle aquatique) dans ce milieu humide. En proliférant dans ce milieu, « la plante a formé un tapis dense sur la surface de l’eau », précise Matt Christensen.
Quand le myriophylle aquatique prolifère sur un plan d’eau, il bloque la lumière du soleil et l’empêche de pénétrer sous la surface de l’eau, ce qui nuit à la croissance des plantes aquatiques indigènes et réduit la quantité d’oxygène dissous dans un milieu humide, ce qui a pour effet de l’asphyxier.
« Bien des représentants de la sauvagine n’auraient nulle part où aller s’ils étaient privés de cet habitat, affirme Matt Christensen. Ils se retrouveraient probablement dans les champs agricoles, ce qui nuirait aux cultures », précise-t-il.
Au lieu de laisser cette plante vigoureuse envahir ce milieu humide, CIC a lancé un projet de restauration qui s’étend sur plusieurs années et qui se poursuivra cet été.
« Dès la première année où nous avons relevé la présence du myriophylle aquatique dans ce marais, nous avons commencé à abaisser le niveau d’eau », explique Matt Christensen. Pour ce faire, les spécialistes de la conservation ont ouvert les ouvrages de régulation qui endiguaient l’eau dans le marais et ont laissé le milieu humide se drainer. Ce procédé, qui fait rejaillir des bienfaits sur les végétaux indigènes, peut tuer les espèces envahissantes comme le myriophylle aquatique. « Cette manœuvre a vraiment permis de réduire la présence de cette plante dans ce milieu humide. »

Le personnel de la conservation de CIC prévoit de procéder cette année à un nouvel abaissement du niveau d’eau et d’offrir, pour la première fois à East Marsh, un outil que connaissent bien de nombreux jardiniers.
« Lorsque le marais sera drainé, je prendrai un rouleau de jute pour recouvrir les points qui continuent de garder l’humidité », explique Matt Christensen, qui fait observer que ce matériau biodégradable, en empêchant la lumière du soleil d’atteindre le myriophylle aquatique qui survivra, permettra d’en venir à bout. « Nous voulons éradiquer cette plante. »
C’est ainsi que la sauvagine qui cherchera un « point d’arrêt » pour se ravitailler pendant son parcours migratoire poursuivra son chemin en direction d’East Marsh et de la Zone de gestion de la faune de la Serpentine.
Grâce à CIC, elle pourra y trouver un habitat de qualité. Qui se ressemble s’assemble!