Le marais Hillman est un milieu humide vaste et animé, majestueusement aménagé sur les rives du lac Érié. Ce marais, voisin du parc national de la Pointe-Pelée, est toujours actif, grâce à la faune locale et aux oiseaux migrateurs qui y séjournent au printemps et à l’automne.
C’est une destination prisée, dont l’intendance est assurée par l’Office de protection de la nature de la région d’Essex dans le cadre d’une zone de conservation. Les ornithologues doués pour la recherche en ligne savent qu’il s’agit d’un site public eBird, peuplé de centaines d’espèces d’oiseaux dans les vasières et les habitats des milieux humides.
Dans les années 1980, le marais Hillman s’était dégradé; les techniques de restauration appliquées par CIC ont permis de préserver ce complexe de milieux humides pour en faire deux grandes cellules gérées sur la rive du lac, à l’abri de l’action des fortes vagues grâce à une longue crête sur la plage. Or, dans les dernières années, le marais Hillman est devenu vulnérable et a dû être restauré d’urgence afin d’en protéger l’habitat pour demain.
Les niveaux d’eau sans précédent du lac Érié se sont alliés aux violentes tempêtes pour balayer la longue crête de la plage qui abritait le marais Hillman contre les fortes vagues. En 2020, des inspections techniques de l’infrastructure de gestion des eaux ont confirmé que le lac avait commencé à ébrécher le système de protection des digues de terre, qui maintiennent l’eau à des niveaux essentiels aux habitats du marais.
Le financement apporté par le gouvernement de l’Ontario a permis de sécuriser cette année l’avenir de ce milieu humide côtier rare et très important. De vastes travaux de réparation et de renforcement se sont déroulés pendant plusieurs semaines afin d’accroître la résilience du système des digues de confinement pour résister aux nouveaux effets climatiques normaux qui prennent la forme d’épisodes d’inondations extrêmes et chroniques sur le lac Érié. La restauration du marais Hillman a été financée grâce au Programme de partenaires pour la conservation des terres humides : ce programme de cinq ans et de 30 millions de dollars vise à rehausser et restaurer les milieux humides dans les bassins versants des Grands Lacs, en favorisant la gestion des eaux pluviales municipales et en étoffant la résilience au changement climatique.
Ce projet de restauration est une très bonne nouvelle pour les oiseaux migrateurs et les autres représentants de la faune, de même que pour les milliers d’humains qui visitent le centre de la nature, les sentiers et les tours d’observation de la Zone de protection de la nature du marais Hillman.
La protection de l’eau propre du lac Érié
Le marais Hillman est stabilisé grâce à l’infrastructure de gestion du niveau de l’eau, qui améliore considérablement la qualité de l’eau en ralentissant et en stabilisant les eaux chargées de sédiments emportés par les ruisseaux à la sortie des bassins versants pour se déverser dans le lac Érié.
CIC gère un ensemble de grands projets permanents de milieux humides, qui ont une importance exceptionnelle pour la faune, dont les différentes sortes d’habitats dans les terres hautes environnantes. Ces milieux humides appuient des centaines d’espèces fauniques et assurent les services de gestion de l’eau du bassin versant et des collectivités.
Ces projets sont généralement dotés d’ouvrages de régularisation des eaux pour s’assurer que les niveaux d’eau sont favorables à la croissance de végétaux sains dans les milieux humides pour nourrir la faune et créer des habitats très fonctionnels. L’infrastructure, constituée de digues construites en terre, d’ouvrages de régularisation des eaux, de ponceaux et de batardeaux-vannes en bois, a une durée de vie limitée.
Il est essentiel de réinvestir dans ces projets pour préserver ces espaces naturels de plus en plus rares dans le Sud de l’Ontario. Le réaménagement du marais Hillman s’inscrit dans le cadre de la Stratégie de conservation des terres humides 2017-2030 de l’Ontario afin de prévenir la perte nette de la superficie des milieux humides et leur fonction dans les secteurs dans lesquels la dégradation des milieux humides est la plus importante, dont les pertes sans précédent dans le comté d’Essex.
Les pertes sans précédent de milieux humides changent le paysage
Le marais Hillman appartient au territoire traditionnel de la Confédération des Trois Feux et fait partie de la Zone de protection de la nature du marais Hillman, non loin du parc national de la Pointe-Pelée. Ces deux zones protégées faisaient jadis partie du même grand complexe de milieux humides, aujourd’hui séparées par un territoire essentiellement drainé et converti en habitations et en champs.
Les vastes travaux de restauration des milieux humides contribuent à l’infrastructure naturelle des paysages, en favorisant la biodiversité, la protection climatique, la maîtrise des inondations, la séquestration du carbone, la propreté de l’eau et la santé des bassins versants dans l’ensemble.
Voici d’autres éléments d’information sur les grands bienfaits des milieux humides
- Les « actifs naturels » à long terme dégagent de solides rendements — pour la faune! (Les vastes milieux humides sont de plus en plus rares dans le paysage de l’Ontario, et on ne peut pas facilement créer de « nouveaux » milieux humides en raison du contexte réglementaire d’aujourd’hui.)
- Une nouvelle étude met en vitrine la capacité de la nature à maîtriser les émissions de gaz à effet de serre au Canada. (Un chercheur scientifique de CIC joue un rôle prépondérant en démontrant l’importance des milieux humides pour apporter des solutions climatiques naturelles.)