La technologie à tire-d’aile
Un nouveau rapport jette un regard attentif sur les perfectionnements technologiques qui permettent de suivre la migration des oiseaux.

Un rapport nous apprend que les perfectionnements technologiques permettent de suivre la migration des espèces d’oiseaux et de protéger leur avenir
La technologie fait partie de notre quotidien. Nous avons pour la plupart un téléphone intelligent qui suit nos déplacements. Parents et amis savent où nous sommes. Nous pouvons communiquer avec eux et cartographier nos déplacements.
Et si les petits fuligules avaient eux aussi des téléphones intelligents, qu’apprendrait on?
Un nouveau rapport, intitulé Tracer la prospérité de l’avenir des oiseaux de l’Amérique du Nord, jette un regard attentif sur les perfectionnements technologiques qui permettent de suivre la migration des oiseaux. Ces dispositifs ne permettent ni d’appeler, ni de gazouiller; or, ils nous aident à décrypter les mystères des réseaux internationaux des oiseaux.

©Emily McKinnon
Les auteurs de ce rapport nous expliquent comment on suit les déplacements des oiseaux :
- Les technologies de surveillance par satellite et de géolocalisation apportent des données approfondies sur les moments et ses lieux de départ et d’arrivée des oiseaux, et sur les sites dans lesquels ils font halte.
- Les technologies radars et de tri audio décrivent la migration nocturne et décryptent les points de repos auparavant inconnus.
- Les analyses des isotopes et des marqueurs génétiques permettent de savoir où naissent les oiseaux et où ils passent l’hiver.
- L’ADN, ou marqueur génétique, des oiseaux apporte des données sur leur lieu de naissance.
- Chaque jour, les citoyens qui notent leurs observations sur les plateformes Internet nous permettent de dépister les grandes tendances et les changements de distribution.

©Boreal Songbird Initiative
Les données recueillies grâce à ces technologies permettent de produire des cartes qui mettent en relief les responsabilités communes, en matière d’intendance, des collectivités et des décideurs à l’échelle locale, provinciale et nationale.
« On a vite fait de constater que la forêt boréale est le point de départ. Il s’agit d’une aire de reproduction essentielle pour les oiseaux d’Amérique du Nord », lance Kevin Smith, directeur national des programmes de la forêt boréale de CIC. Chaque printemps, de un à trois milliards d’oiseaux représentant 325 espèces envahissent la forêt boréale afin d’y élire domicile et d’y nicher pendant la période estivale. À l’automne, de trois à cinq milliards d’oiseaux s’envolent vers le sud, en quittant la forêt boréale pour des cieux plus cléments.
« Les oiseaux migrateurs ont besoin d’habitats intacts à grande échelle pour mener l’ensemble de leur cycle vital », explique M. Smith.
Bien que les technologies viennent expliquer les mystères de ces réseaux internationaux, le rapport met aussi en lumière de nouvelles menaces et des recommandations pour protéger l’avenir des espèces d’oiseaux et pérenniser leurs populations. Essentiellement :
- il faut protéger au moins 50 % des écosystèmes boréaux intacts;
- la conservation des terres doit être adaptée aux utilisations traditionnelles du territoire des Autochtones;
- les gouvernements doivent investir massivement dans les collectivités pour former et embaucher les planificateurs autochtones de l’aménagement du territoire;
- les partenariats assurent la conservation des espèces pendant tout leur cycle vital.
« La technologie enrichit notre connaissance de l’habitat et du parcours migratoire des oiseaux, parfois même différemment de ce à quoi on s’attendait auparavant. Ces nouvelles données, ainsi que toutes les autres valeurs de la forêt boréale, nous permettent de conserver plus de 404 millions d’hectares de forêt, sur lesquels nous pourrons tous compter pour les générations à venir », conclut M. Smith.
Ce rapport a été préparé dans le cadre d’un partenariat réunissant CIC, Ducks Unlimited Inc., la Boreal Songbird Initiative, l’Environment for the Americas et le Cornell Lab of Ornithology.