Natalie Rowe et Gordon Campbell n’avaient pas une exploitation agricole comme les autres. En plus des légumes habituels qui poussaient sur leur terre de 34,8 hectares dans l’Est ontarien, ils accueillaient une multitude d’animaux de compagnie et d’animaux de ferme délogés. Bien connu, auprès de la société locale de protection des animaux, pour sa remarquable compassion, le couple tenait aussi à apporter sa contribution à la faune. Il souhaitait créer un habitat de prairie.
Les champs de soja et de maïs constituaient la partie sud de leur domaine. Le panorama était magnifique; or, Natalie et Gordon entrevoyaient plutôt un paradis rural pour les oiseaux, les insectes pollinisateurs, les libellules et d’autres espèces sauvages. Ils ont donc décidé de restaurer la parcelle de 8,8 hectares des terres agricoles pour y aménager une prairie indigène.
De l’aide dans la restauration des pâturages
Le couple a eu besoin d’aide pour aménager un habitat de prairie viable. Il a pu trouver un soutien financier et écologique dans le cadre d’un programme administré en vertu de la Loi sur les espèces en voie de disparition de l’Ontario. Selon les conditions d’un permis d’avantages compensatoires, les promoteurs de grands projets doivent parfois aménager des prairies pour compenser la perte de l’habitat ornithologique.
Natalie et Gordon ont donc conclu, par l’entremise de CIC, un accord de compensation à long terme avec l’Algonquin Power & Utilities Corp. à Cornwall en Ontario. Cette société de services publics s’est engagée à financer la conversion de l’habitat et le couple s’est engagé à laisser intact le nouvel habitat tant qu’il serait propriétaire du domaine.
« Nous avons toujours pour objectif de travailler avec les membres de la collectivité locale et les propriétaires fonciers de la localité afin d’établir des plans pour compenser l’impact de nos projets sur l’habitat naturel, a confié Sean Fairfield, directeur de la Planification des projets et des permis de l’Algonquin Power & Utilities Corp. Nous étions heureux de nouer ce partenariat avec CIC, Natalie et Gordon afin d’aménager un nouvel habitat sur leur propriété, ce qui est prometteur pour l’avenir des espèces végétales et animales indigènes pour les années à venir. »

Le retour du goglu des prés, espèce en péril
CIC a aménagé l’habitat. Mike Williams, qui dirige la Restauration et les services à la clientèle de CIC, a uni ses efforts à ceux du couple afin d’établir un plan en faisant appel à des méthodes écologiquement rigoureuses pour transformer des terres agricoles et y aménager un habitat ornithologique adapté au goglu des prés, considéré comme une espèce en péril en Ontario.
Natalie et Gordon ont eu leur mot à dire dans la sélection d’environ 30 espèces de semences, soit essentiellement des herbes et des fleurs sauvages; ils ont même demandé des herbacées pour leur modeste rucher : les herbacées sont des plantes à grandes feuilles qui produisent des fleurs permettant d’attirer les abeilles. Le changement s’est amorcé avec l’arrivée des alouettes et d’autres oiseaux, aussitôt suivis par une faune des prairies turbulente. À peine trois ans après avoir été plantées, les herbes indigènes, triées sur le volet, se sont mises à dominer le paysage, et pour la première fois, le cri du goglu des prés a retenti dans le silence pendant un recensement des oiseaux à l’été 2016.
« Ce projet a été une expérience exceptionnelle pour nous, et depuis 2013, la transformation du paysage est prodigieuse. » Natalie montre d’un geste le pâturage émergent. « Les couleurs changent sans cesse et nous adorons observer les oiseaux et les papillons. »
Ce sont des propriétaires fonciers comme Natalie et Gordon qui permettent de créer des paysages florissants pour compenser l’habitat perdu à cause de la promotion immobilière en Ontario, dans l’intérêt des propriétaires et du territoire. Cet aménagement a vraiment aidé notre production de miel, s’exclame Natalie. La variété des fleurs sauvages qui se trouvent non loin de nos ruches a permis d’améliorer le goût de notre miel. »
Mike Williams espère que d’autres propriétaires fonciers leur emboîteront le pas. « Le propriétaire foncier qui le souhaite signe un accord pour un lot d’au moins quatre hectares, les herbes sont plantées et gérées sans frais pour eux pendant 20 ans, et en prime, les recettes que rapporte ce programme sont réinvesties directement dans les activités de conservation des milieux humides et, en définitive, dans le territoire. »
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